a) Sermons modèles du XIIe siècle

Parmi les célèbres prédicateurs ayant produit des sermons modèles, le premier en date est Honorius Augustodunensis (†1150). Peu de détails sur sa vie et sur son activité pastorale nous sont parvenus, si ce n’est que ce  prédicateur non-parisien a vécu dans la première moitié du XIIe siècle, probablement  à Ratisbonne où il a appartenu à une communauté bénédictine irlandaise. 265 Outre des ouvrages de théologie, on lui attribue aussi 216 sermons, dont 69 appartiennent à son célèbre recueil de sermons : le Speculum ecclesiae. 266 C'est probablement la première collection de sermons modèles 267 qui mélange des sermons du temporal avec ceux du sanctoral ; de plus les sermons du temps suivent un ordre spécial de l'année liturgique allant de Noël à l'Avent. 268 Pourtant, cet ordre suivi n'est pas le seul signe caractéristique qui distingue ce recueil des sermonnaires du XIIIe siècle, par exemple de celui de Hugues de Saint-Cher : des différences notables peuvent être relevées portant sur le nombre et les thèmes des sermons modèles. En effet, dans le sermonnaire de Honorius, un seul sermon est en général proposé pour chaque dimanche et les thèmes sont empruntés surtout à l'Ancien Testament, à la différence de la collection de Hugues de Saint-Cher où - nous l’avons déjà vu - trois à quatre sermons sont rédigés pour un dimanche et où les thèmes sont néo-testamentaires.

Le sermonnaire d’Honorius diffère aussi un peu de la plupart des recueils du XIIe siècle, en ce qu’il n'est pas l'écho direct d'une prédication effective, mais - selon les mots de Jean Longère - «un manuel à l'usage d'un clergé peu instruit, démuni d'écoles et de bibliothèques.» 269 Cet ouvrage se présente donc comme un outil de travail à l'usage des prédicateurs, finalité que confirment les nombreux conseils donnés aux autres prédicateurs au cours du Speculum. 270 Plus qu'un travail original, le Speculum ecclesiae est une œuvre de compilation faite à partir des travaux d'Ambroise, d'Augustin, de Jérôme et de Grégoire, ainsi que le  reconnaît lui-même Honorius au début du recueil dans sa réponse adressée aux frères de Cantorbéry, sans pour autant spécifier l'étendue de  ses emprunts. 271 Notons enfin que la même correspondance nous informe sur l'éloquence de Honorius, car les frères de Cantorbéry louent en ces mots la beauté et la sagesse des sermons de Honorius : «Lorsque tu habitais près de notre couvent, et que tu prononçais tes sermons aux frères selon la sagesse que Dieu t'avait donnée, il nous semblait que ce n'était pas toi, mais l'ange de Dieu qui parlait.» 272

Maurice de Sully (†1196), né vers 1120 dans une famille pauvre, a fait ses études à Paris à partir de 1140. Il fut clerc avant 1142, sous-diacre en 1147, diacre et chanoine de Paris avant 1159 et archidiacre de Josas en 1159. En 1160, il succède à Pierre Lombard à l’évêché de Paris. 273 Prédicateur célèbre, Maurice de Sully a accédé à l'épiscopat - du moins en partie - grâce à son éloquence. Selon un récit d'Etienne Bourbon, l'élection de Maurice de Sully serait due à Louis VII qui aurait proposé aux chanoines indécis de le choisir comme évêque, car c’était celui qui montrait le plus de soin pour le salut des âmes et parce qu'il excellait dans la prédication. En même temps, le prince conseilla d'élire à la chancellerie de l'Université de Paris Pierre le Mangeur qui avait une affinité toute particulière à diriger les écoles. 274

L'œuvre oratoire de Maurice de Sully est composée d'un temporal complet suivi d'un sanctoral moins développé. 275 Les quatre-vingt quinze sermons du recueil constituent deux groupes distincts. Le premier contient une trentaine de sermons dispersés dans plusieurs manuscrits et développant des thèmes de l'Ancien  Testament. Cet ensemble hétéroclite d'homélies était jugé authentique par l'abbé Bourgain, tandis que Albert Lecoy de la Marche émettait de sérieux  doutes quant à l'authenticité de certains sermons 276 , de sorte que, aujourd'hui, on n'en attribue avec certitude à Maurice de Sully que vingt-trois. 277 Les chercheurs s'accordent en revanche pour dire que le deuxième groupe de sermons pour les dimanches et les fêtes est authentique, mais cette collection homogène en soi existe en deux langues - en latin et en français - et soulève la question à savoir quel est le texte original, problématique à laquelle nous reviendrons plus loin.

L'œuvre oratoire de Maurice de Sully eut un rayonnement durable grâce au prestige personnel et à la charge ecclésiale de Maurice de Sully. 278 Cette œuvre est intéressante à plus d’un titre. D'abord, c'est une collection de sermons modèles, comme l'a souligné Albert Lecoy de la Marche : «Maurice a voulu faire un manuel de prédication à l'usage des pasteurs de son diocèse, manuel qui paraît effectivement leur avoir beaucoup servi. […] Il n'y a donc pas lieu de distinguer dans cette collection, comme on l'a fait, des sermons au clergé et des sermons au peuple : tous, à l'exception de celui qui sert de préambule, sont écrits pour être étudiés par les curés et répétés par eux aux fidèles avec plus au moins de modifications. Il est probable que Maurice les avait prêchés lui-même, en tout ou en partie, avant de les réunir en un seul corps.» 279

L'intérêt des sermons de Maurice de Sully réside également dans le fait que le sermonnaire contient des 'homélies' telles que les Pères de l'Eglise en ont pratiqué : le texte scripturaire est commenté phrase par phrase et la trame du discours est fournie presque entièrement par la péricope évangélique. 280 Ainsi, selon Jean Longère, «l'homélie n'a jamais cessé d'exister comme en témoigne la diffusion manuscrite de l'œuvre de Maurice de Sully jusqu'à la fin du Moyen Age.» 281  Une autre caractéristique de ces homélies est «la simplicité du propos et le rappel insistant des devoirs moraux du chrétien». Notons au passage la similitude de ces traits  avec ceux que l'on trouve dans les sermons de Hugues de Saint-Cher. Chez Hugues, on retrouvera également les traces d’un développement propre à l'homélie ancienne. De même, les questions morales occuperont une place prépondérante dans ses sermons.

Quant à la question de l'origine du texte de la deuxième partie du sermonnaire de Maurice de Sully, la position acceptée de nos jours est celle de l'abbé Bourgain et d'Albert Lecoy de la Marche, qui prônaient l'antériorité et l'authenticité du manuel latin par rapport à la version française. 282 Ainsi, le texte latin aurait été composé après 1160, autrement dit après l'accession de Maurice de Sully à l'épiscopat. 283 Notons au passage que ce problème - l'existence parallèle de deux versions, une latine et une vernaculaire - est un phénomène rare dans la tradition manuscrite des homélies. 284 En règle générale, les sermons modèles - tels ceux de Hugues de Saint-Cher -, même lorsqu'ils étaient prêchés en langue vernaculaire, ont été conservés uniquement en latin.

Alain de Lille (†1203), né dans le Nord de la France vers 1130, 285 enseigna à Paris où son activité théologique, philosophique et littéraire a donné naissance à une série d'ouvrages de type très différent. 286 Dans la deuxième partie de sa vie, les activités pastorales l’emportèrent sur les préoccupations théologiques et philosophiques. En effet, pendant cette période les  Distinctiones dictionum theologicarum 287 restèrent le seul ouvrage d'Alain lié à l'enseignement, les autres étant davantage dédiés à la lutte contre les Cathares, comme  le De fide catholica ou à la mission pastorale, comme le Liber Poenitentialis. 288  

L'œuvre oratoire proprement dite d'Alain de Lille se divise en deux groupes : le premier contient la Summa de Arte Praedicatoria et le Liber sermonum, tandis que le second est constitué de nombreux sermons dispersés dans un grand nombre de manuscrits. 289

A l'époque, l'Art de prêcher d'Alain de Lille dut avoir un grand succès, à en juger par le nombre de copies conservées qui dépasse les cent exemplaires. 290 Aujourd'hui, l'édition de la Summa de Arte praedicatoria dans la Patrologie latine facilite l'accès à cet ouvrage essentiel d'Alain de Lille dans le domaine de la prédication. 291 Le traité présente plusieurs nouveautés. D'une part, c'est la première œuvre majeure qui traite systématiquement du sujet de la prédication. Néanmoins, le titre est trompeur, car outre le premier chapitre contenant des conseils généraux rhétoriques et pastoraux, le reste du recueil renferme des matières utiles pour la prédication dans la ligne directe des florilèges, même si la structure reflète le plan logique appliqué par d'autres Artes praedicandi de l'époque. 292 D'autre part, au niveau du contenu l'approche morale pratique de l'œuvre remplace la réflexion théologique théorique de l'époque. La structure de la Summa de Arte praedicatoria est assez claire : le premier chapitre recense les conseils généraux sur les qualités de la prédication et sur le développement des différents thèmes. 293 Les chapitres 2 à 11 rappellent les défauts à éviter, 294 tandis que dans les chapitres 12 à 37 sont traités les  comportements vertueux. 295 Enfin, les dix derniers chapitres de l'Ars praedicandi  d'Alain de Lille sont des plans succinctement développés de sermons ad status, plus concis que les sermons de  même type que Jacques de Vitry rédigera quelques années plus tard. 296

Remarquons que l'approche fondamentalement morale d'Alain de Lille est également une caractéristique des sermons de Hugues de Saint-Cher. De plus, dans son sermonnaire Hugues adopte une démarche similaire : il fustige les vices d'abord, pour recommander la pratique des vertus ensuite.

Le traité sur l'art de prêcher d'Alain de Lille est parfois accompagné du Liber sermonum. Ce recueil de vingt-sept sermons a pu être ajouté à l'Ars pour compléter les sermones ad status, en guise de nouvelles illustrations. Bien que les sermons soient dans l'ensemble inédits, plusieurs d'entre eux sont accessibles, soit dans la Patrologie Latine sous différents titres, soit dans des éditions critiques publiées par divers auteurs. 297 Le Liber sermonum est fragmentaire : il ne couvre pas toute l'année liturgique, mais il en suit l'ordre. Ainsi, il commence par le premier dimanche de l'Avent, continue par la fête de saint Nicolas, termine le cycle du temporal par le dimanche de Pentecôte et clôture l'ensemble par des sermons abordant cinq fêtes du sanctoral. 298 Quant à l'expositio du sermonnaire, c’est une transition entre l'homélie telle que Maurice de Sully la pratiquait encore et le sermon que l'on rencontrera au XIIIe siècle. 299  La seconde partie de l'œuvre oratoire d'Alain de Lille est composée de plus de soixante sermons dispersés dans plusieurs manuscrits. 300 Certaines homélies sont  éditées dans la Patrologie Latine sous le titre Sermones octo. 301 Le caractère hétéroclite de l'ensemble des «sermons divers» se manifeste clairement dans la répartition inégale des sermons dans l'année liturgique. En effet, leur nombre - important pour le début de l'année - diminue vers le Carême et le temps pascal. Pour ce qui est de l'auditoire, il est surtout clérical : des prélats et des moines, ainsi que des assemblées synodales. 302

Le peu de détails dont nous disposons sur Raoul Ardent († vers 1200) concerne son activité qui se situait probablement dans le Sud-Ouest de la France, notamment à Poitiers. 303 Maître régent de théologie à Paris, Raoul Ardent semble appartenir au groupe réformateur et mystique qui entourait Pierre le Chantre.

Auteur d'une série d'ouvrages théologiques - dont le Speculum universale -, il a également laissé une importante œuvre oratoire : 199 sermons 304 qui constituent un ensemble cohérent et sont probablement antérieurs au Speculum universale écrit entre 1193 et 1200. 305

La collection de sermons de Raoul Ardent est divisée en deux recueils distincts. Le premier porte essentiellement sur le temporal : évangiles et épîtres des dimanches et fêtes. Ce cycle de tempore comprend 122 sermons. 306 Le second recueil contient les sermons sur le sanctoral : évangiles et épîtres du sanctoral, ainsi que des divers communs. 307 Notons ici que sur le plan des thèmes, les sermons du temps de  Raoul Ardent montrent une grande similitude avec ceux de Hugues de Saint-Cher. D'une part les passages bibliques de son recueil de sermons sont principalement empruntés au Nouveau Testament, d'autre part il insère dans  sa collection - à de rares exceptions près - deux sermons pour un dimanche de l'année liturgique : d'abord un sermon sur l'épître du dimanche, puis un autre sur l'évangile du même dimanche. 308 Notons ici que la proposition de deux sermons possibles pour le même dimanche est un procédé nouveau que nous retrouvons plus tard dans plusieurs collections du XIIIe  siècle, notamment celle de Hugues de Saint-Cher et de quelques autres maîtres ou prédicateurs dont Guibert de Tournai, Jean Pecham et Bertrand de la Tour. 309 Grâce à cette nouvelle méthode - que par ailleurs nous ne retrouvons pas dans le sanctoral - le recueil de Raoul prend un aspect clair et soigné. La clarté et la richesse des propos firent que les sermons bénéficièrent d'un accueil favorable attesté par les multiples éditions successives. 310 Or, curieusement, selon la tradition manuscrite les sermons de Raoul - »autrement riches que ceux de Honorius Augustodunensis ou de Maurice de Sully» - étaient moins copiés que les sermons de ces derniers. 311 Le sermonnaire de Raoul Ardent a pu être utilisé en tant que sermons modèles par d'autres prédicateurs tout comme la collection de sermons modèles de Hugues de Saint-Cher quelques décennies plus tard. Notons enfin que Jean Longère observe une différence de ton entre les sermons de Raoul Ardent et ceux de ses contemporains : tandis que les maîtres parisiens de la fin du XIIe siècle prêchaient la venue du Christ ou le jugement dernier, c'est-à-dire se situaient dans une perspective eschatologique, Raoul Ardent se préoccupait davantage du destin individuel. 312 Cet aspect encore rapproche Raoul Ardent de Hugues de Saint-Cher. Dans ses sermons, ce dernier donne en effet une place plus importante aux questions morales qu’aux questions théologiques et doctrinales.  

Après ce parcours rapide, il apparaît que ces représentants de la prédication du XIIe siècle ne forment point un groupe homogène. Provenant de différentes régions,  séculiers ou réguliers, ils ont passé une partie de leur vie à Paris, mais ce passage de leur vie ne suffit guère à les rendre uniformes. S'ils ont rédigé des sermons modèles afin de faciliter le travail de composition d'autres prédicateurs, ils s'adressent souvent à un auditoire différent : scolaire, religieux ou populaire. La plupart d'entre eux a commencé sa carrière comme universitaire et théologien ; remplissant des fonctions ecclésiastiques importantes ils n'ont rédigé leur œuvre oratoire que dans la deuxième moitié, voire vers la fin de leur vie. Néanmoins, à travers ces œuvres on peut saisir un changement qui s’est produit progressivement dans le genre de la prédication. Ce progrès lent qui conduira à la nouvelle prédication du XIIIe siècle s’est fait en plusieurs étapes.

La méthode des prédicateurs du XIIe siècle rappellent souvent ceux du siècle suivant. En effet, les sermons de Honorius Augustodunensis, de Maurice de Sully, d'Alain de Lille et de Raoul Ardent sont organisés en deux séries - de tempore et de sanctis -, système qui sera adopté définitivement par les prédicateurs du XIIIe siècle, tels Jacques de Vitry, Jean d'Abbeville ou Eudes de Châteauroux. 313 Raoul Ardent, chronologiquement plus proche de Hugues de Saint-Cher, montre le plus de similitudes avec les méthodes pratiquées par ce dernier dans la composition des sermons. Ainsi, comme nous l'avons démontré, Raoul a proposé systématiquement deux sermons pour le même dimanche, procédé que plusieurs auteurs de sermons modèles adopteront au XIIIe siècle, dont Hugues lui-même. De même, avec le temps l'approche morale prend une place grandissante dans les sermons du XIIe siècle, tendance qui continuera au XIIIe siècle sans pour autant éclipser définitivement les autorités des Pères. Certains sujets, jusque-là prioritaires, s'estompent en faveur d’autres : chez Raoul Ardent l'eschatologie cessera d'être omniprésente ; l'accent sera davantage mis sur le souci des destins individuels, vision que Hugues adoptera.

Un changement s'effectue également dans la forme des sermons. Les sermons de  Maurice de Sully rappellent encore la structure de l'homélie traditionnelle pratiquée par les Pères de l'Eglise, tandis que les sermonnaires d'Alain de Lille et de Raoul Ardent présentent une transition entre l'homélie et le sermon du XIIIe siècle. On peut  encore citer un détail révélateur : les consignes sermonnaires. Comme nous le verrons plus loin, Honorius Augustodunensis a souvent inséré dans son Speculum ecclesiae des «conseils pratiques sur l'adaptation, les additions ou suppression à opérer, les gestes à faire, la manière de parler ou de regarder», tandis que Maurice de Sully dont l'activité se situe dans la seconde moitié du XIIe siècle, se contente des exhortations spirituelles habituelles figurant dans les introductions précédant les trois parties de son manuel. 314 La langue des sermons modèles reste le latin, seuls ceux de Maurice de Sully existent en deux versions - latin et français -, mais là encore l'antériorité du latin face à la langue vernaculaire semble être prouvée. Pour ce qui est des autres sermonnaires, même s'ils étaient prononcés en français, la langue utilisée pour la mise en forme écrite demeurait le latin.

Notes
265.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 29.

266.

Schneyer, Repertorium, t. II. p. 720-733. Notons que les 69 sermons du Speculum Ecclesiae sont édités dans la Patrologie Latine (PL 172 c. 815-1108).

267.

Voir: L.-J. Bataillon, Les instruments de travail des prédicateurs au XIIIe siècle, In. La prédication au XIIIe siècle en France et en Italie. Etudes et documents, éd. D. d'Avray et N. Bériou, Aldershot, Variorum Reprints, 1993, IV. p. 197-209, p. 197.

268.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 30.

269.

J. Longère, La Prédication médiévale, EA, Paris, 1983, p. 87.

270.

Ses conseils portent sur la longueur ou la fréquence des sermons, sur le choix des thèmes ou à leur adaptation selon l'auditoire (PL 172, c. 861-870). (J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 30.)

271.

«Responsio Honorii. Peritissimi pictores Ambrosius et Augustinus, Hieronymus et Gregorius, et alii quamplurimi, mira caelatura et varia pictura egregie ornaverunt domum Domini; sed quia haec ob magnitudinem sui decoris hebetudinem nostri sensus excedunt, vel potius quotidiano uso obtrita jam inveteraverunt, injungitis mihi, verendi (sic) fratres, foedo pictori preclaram picturam illustrium virorum innovare, cum vix valeam splendorem miri atque varii illorum operis considerare. […]» (PL 172, c. 813.)

272.

«Frates Honorio Salutem. Cum proxime in nostro conventu resideres, et verbum fratribus secundum datam tibi a Domino sapientiam faceres, omnibus qui aderant visum est non te sed angelum Dei fuisse locutum.» (PL 172, c. 813)

273.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 14-15.

274.

Etienne Bourbon, De septem donis: Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Etienne de Bourbon, éd. par A. Lecoy de la Marche, Paris, 1877, p. 418.

275.

Schneyer, Repertorium, t. IV. 170-178.

276.

Voir: L. Bourgain, La chaire française au XIIe siècle, op. cit. p. 48. n. 1.; A. Lecoy de la Marche écrit: «En somme, on ne peut guère considérer comme authentique tout ce qui, dans les différents manuscrits, vient après le sermon in festo unius virginis…» (A. Lecoy de la Marche, La chaire française au Moyen Age, Paris, 1886, p. 49.)

277.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 16.

278.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 235.

279.

A. Lecoy de la Marche, La Chaire française, op. cit. p. 46 et 47.

280.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 15.

281.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 170.

282.

A. Lecoy de la Marche affirme que les «manuscrits français sont moins une traduction qu'une imitation et que l'œuvre de Maurice de Sully n'y est pas exempte de retouche. Du reste, s'ils n'ont pas l'antériorité, ils n'en offrent pas moins, bien mieux que les autres, un spécimen sûr des prédications de la fin du XIIe et du commencement du XIIIe; car ils renferment les sermons de l'évêque de Paris dans la seule forme sous laquelle ils aient pu être débités.» (A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 246.)

283.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 18; Idem, La prédication médiévale, op. cit. p. 162-163.

284.

Sur les sermons en langue française en général, voir: M. Zink, La prédication en langue romane avant 1300 (Nouvelle Bibliothèque du Moyen Age 4), Paris, 1982

285.

Sur la biographie d'Alain de Lille, voir: M.-Th. d'Alverny, Alain de Lille, Textes inédits avec une introduction sur sa vie et ses œuvres, Paris, 1965.

286.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 25. Les ouvrages principaux d'Alain de Lille datant de l'époque d'enseignement à Paris - soit entre 1165 et 1183 - sont les suivants: la Somme Quoniam homines,; le Traité De virtutibus et vitiis et de donis Spiritus sancti; Regulae caelestis iuris; Anticlaudianus; Liber de planctu Naturae. (J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 25.)

287.

Alain de Lille, Distinctiones dictionum theologicarum sive Summa Quot modis. (PL 210, c. 685-1012.)

288.

Sur ce dernier, voir l'introduction de J. Longère. (Alain de Lille, Liber Poenitentialis, t. I. Introduction doctrinale et littéraire par J. Longère, Louvain-Lille, 1965)

289.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 26.

290.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 238.

291.

PL. 210, 111-198.

292.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 197.

293.

Sur les qualités de la prédication, voir: PL. 210, 111-114, Caput primum: De praedicatione. Quid sit et qualis esse debeat, etc.

294.

Les chapitres 2-11 sont les suivants: 2. De mundi contemptu, 3. De contemptu sui, 4. Contra gulam, 5. Contra luxuriam, 6. Contra avaritiam, 7. Contra acediam, 8. Contra invidiam, 9. Contra iram, 10. Contra superbiam, 11. De _contemptu mundani timoris (PL. 210, 114-135)

295.

Les chapitres 12-37 sont les suivants: 12. De spe coelestium, et contemptu terrenorum, 13. De spirituali luctu, 14. De gaudio spirituali, 15. De patientia, 16. De obedientia, 17. De perseverantia, 18. De misericordia, 19. De justicia, 20. De dilectione Dei, 21. De dilectione proximi, 22. De pace, 23. De prudentia, 24. De fortitudine, 25. De temperantia vel modestia, 26. Contra verbositatem et linguae evagationem, 27. Contra mendaciam, 28. Contra detractionem, 29. Exhortatio ad orationem, 30. De compunctione, seu contritione, 31. De confessione peccatorum, 32. De poenitentia, seu satisfactione, 33. De eleemosyna, 34. De jejunio, 35. Informatio ad vigiliam, 36. Exhortation ad doctrinam, 37. De hospitalitate (PL. 210, 135-182)

296.

Les chapitres sur les sermons ad status sont les suivants: 39. Quibus proponenda sit praedicatio, 40. Ad milites, 41. Ad oratores, seu advocatos, 42. Ad principes et judices, 43. Ad claustrales, 44. Ad sacerdotes, 45. Ad conjugatos, 46. De viduis, 47. De virgines, 48. Ad somnolentos (PL. 210, 184-198)

297.

Pour la liste des sermons édités d'Alain de Lille, voir: J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 26. Pour les incipit des vingt-sept homélies constituant le Liber sermonum, voir: M.-Th. d'Alverny, Alain de Lille, Textes inédits, op. cit. p. 125-127.

298.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 26.

299.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 15. Notons ici l'article d'Alberto Bartola (La tecnica della predicazione in due sermoni di Alano di Lilla, Studi medievali, 3e sér. XXVII, II. 1986, p. 609-636.) dans lequel l'auteur analyse les sermons Quoniam tu es qui extraisti me de ventre (Ps. XXI. 10) et Ecce mitto angelum meum _(Mal. III. 1), soit les sermons 12 et 22 selon la liste de Schneyer (Repertorium, p. 70-71.)

300.

Notons ici que selon Schneyer l'ensemble de l'œuvre oratoire d'Alain de Lille contient 227 sermons dont une partie (130 homélies) provient de la Summa vitiorum (Schneyer, Repertorium, t. I. p. 69-83.)

301.

PL. 210, 197 - 222. Il s'agit de 8 sermons et d'un extrait: Voir aussi: Schneyer, Repertorium, t. I. 69-70. Pour ce qui est des nombreux manuscrits contenant les «sermons divers» d'Alain de Lille, voir: M.-Th. Alverny, Alain de Lille, Textes inédits, op. cit. p. 119-124 avec la liste des incipit (p. 127-140).

302.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit p. 27.

303.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 30.

304.

Schneyer, Repertorium, t. V. p. 1-16.

305.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 31.

306.

Ces 122 sermons du temps numérotés de 1 à 122 par Schneyer (Repertorium, t. V. p. 1-10) constituent la seconde partie de l'édition de la Patrologie Latine (PL 155, c. 1667-2118).

307.

Les 44 sermones de sanctis (Schneyer, Repertorium, t. V. p. 10-14) et les 33 sermones de communi sanctroum (Ibidem, p. 14-16) figurent dans la première partie de l'édition de la Patrologie Latine _(PL 155, c. 1301-1626.)

308.

En effet, 51 sur les 63 thèmes des sermons de Raoul sont les mêmes que chez Hugues de Saint-Cher.

309.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 143.

310.

J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 31.

311.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 237.

312.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 212.

313.

Propos de Jean Longère auquel il ajoute que «la ventilation de Giard de Laon et celle de Guillaume d'Auvergne ne semble pas personnelle.» (J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 87.)

314.

J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 197.