A partir du début du XIIIe siècle, le nombre de recueils de sermons tout faits se multiplie. 315 En effet, nombreux sont les prédicateurs séculiers qui à un moment donné de leur vie livrèrent un ensemble de sermons modèles à leurs élèves et aux autres prédicateurs. Il existe une véritable continuité entre les oeuvres du XIIe et celles du XIIIe siècle ; comme disait le Père Glorieux: « dès les débuts, les maîtres de l’Université entrent sans peine dans la tradition des grands prédicateurs du siècle précédent ». 316 Parmi les prédicateurs séculiers du XIIIe siècle, tels Jacques de Vitry, Jean d'Abbeville, Gérard de Mailly, Nicolas de Biard et Ranulphe de la Houblonnière, on trouve plusieurs chanceliers qui produisirent ce type d'instrument de travail : Philippe le Chancelier, Guiard de Laon, Eudes de Châteauroux, Gauthier de Château-Thierry, liste à laquelle on peut ajouter un évêque de Paris: Guillaume d'Auvergne. 317 Le nouvel élan donné à la prédication au début du XIIIe siècle demandait des outils adéquats afin d'aider les prédicateurs à accomplir cette nouvelle tâche. Ces sermons tout faits devaient être adaptés à une prédication qui s'adressait principalement à un auditoire laïque. Selon Nicole Bériou, «une des raisons qui conduisit à produire de nouveaux modèles de sermons depuis la fin du XIIe siècle était la difficulté qu'éprouvaient les prédicateurs à 'vulgariser' ce qui avait été écrit au sein de la culture close et savante de la langue latine.» 318 Dans les pages suivantes, nous allons examiner ces collections de sermons modèles, composés par des prédicateurs séculiers.
Jacques de Vitry, né vers 1165 près de Reims dans une famille aisée, a fait ses études à Paris, avant de devenir chanoine régulier de Saint Augustin en 1211, dans l'ancien diocèse de Liège. C'est là qu'il commence à prêcher et qu'il devient ami de Jean de Nivelles, chanoine de la ville et prédicateur renommé. 319 En 1213, il prêche en France contre les hérétiques et il prend une part importante à la préparation de la cinquième croisade. Sa prédication porte ses fruits : Etienne de Bourbon qui cite souvent Jacques de Vitry dans son traité De materiis praedicabilibus dit que «sa parole remua la France comme jamais, de mémoire d'homme, prédicateur ne l'avait remuée», tandis que Nicolas de Cantimpré raconte que Jacques de Vitry «entraînait surtout les croisés par la douceur et l'onction de sa parole». 320 Sacré évêque de Saint-Jean d'Acre en 1216, il a renoncé à cet évêché difficile en 1228. Nommé cardinal de Tusculum en 1229, Jacques de Vitry resta au service de la curie romaine jusqu'à sa mort survenue en 1240. 321
La plus grande partie de l'activité pastorale de Jacques de Vitry se situe entre 1211 et 1228, au moment où il est chanoine régulier, puis évêque en Orient, néanmoins ses sermons furent rédigés ultérieurement, après son retour en Europe en 1228. 322 L'œuvre oratoire de Jacques de Vitry peut être divisée en quatre groupes. 323 Le premier est la collection de sermones de tempore comprenant 194 sermons. 324 Cette collection contient trois sermons pour chaque dimanche portant respectivement sur l'introït, l'épître et l'évangile. Les thèmes des évangiles chez Jacques de Vitry sont pratiquement les mêmes que ceux que l'on trouve chez Hugues de Saint-Cher. Notons que le prologue du premier recueil (Multi cibi in novalibus Patrum) est riche d'information, car l'auteur y indique ses sources, établit le plan général et s'adresse aux utilisateurs de son travail en leur offrant des conseils précieux. 325 Le deuxième groupe du sermonnaire de Jacques de Vitry contient des sermons sur les saints et se divise en deux cycles : 95 sermones de sanctis et 49 sermones de communi sanctorum, chaque ensemble étant lui-même divisé en deux séries. 326 Le troisième groupe comprend 27 sermones feriales, tandis que le dernier englobe 74 sermones ad status ou sermones vulgares. 327 On lit dans la préface de ce recueil que l'auteur voulait écrire en «style humble et médiocre afin d'être à la portée des plus simples; qu'il a fait ses discours assez longs, mais qu'on n'est pas tenu de tous dire le même jour, et qu'il convient même de les abréger lorsqu'on s'adressera aux laïques qui ont besoin que l'on soit clair et concis.» 328 Dans le prologue, ces idées sont davantage éveloppées encore : «La plus grande prudence et le plus grand discernement sont nécessaires dans la prédication. Le même spécifique ne convient pas à tout le monde; […] Il faut donc parler un langage et parfois un idiome différents, suivant que l'on s'adresse aux grands ou aux petits, aux prélats ou aux clercs inférieurs […]» 329 Dans cette optique, Jacques de Vitry dispense dans ce groupe de sermons un enseignement adapté aux différents états ou couches de la société: prélats, prêtres, moines et religieux, juges et avocats, étudiants, pèlerins, croisés, chevaliers et puissants, marchands, citadins, paysans, marins, ermites, femmes mariées, veuves et vierges, enfants et adolescents, pauvres et affligés, endeuillés, malades et lépreux. 330
Notons enfin, que parmi ces 439 sermons constituant l'œuvre oratoire de Jacques de Vitry, deux ensembles - les sermons du temps et les sermons ad status - ont rencontré un grand succès.
Jean d'Abbeville(†1237) fut régent en théologie avant 1217, prieur de Saint-Pierre d'Abbeville et doyen du chapitre d'Amiens de 1218 à 1225. Sacré archevêque de Besançon en 1225 et élu patriarche de Constantinople en 1226, il fut retenu à Rome par Grégoire IX qui le nomma cardinal-prêtre au titre de Sainte-Sabine en 1227. 331
Jean d'Abbeville était un prédicateur réputé dont la renommée est attestée par le grand nombre de manuscrits copiés jusqu'au XVe siècle. Albert Lecoy de la Marche, tout en reconnaissant la diffusion exceptionnelle des sermons de ce prédicateur, ne semble guère partager l'estime que ses contemporains lui portaient, quand il écrit que «de tous les orateurs contemporains, c'est un de ceux qui nous apparaissent aujourd'hui le plus dépourvus de couleur et d'originalité; et chose singulière, c'est en même temps celui dont les œuvres sont le plus répandues à beaucoup près». 332 Le chercheur du XIXème siècle fournit une explication du succès de Jean en affirmant que «chaque sermon, dans la Somme de Jean d'Abbeville, comprend deux commentaires différents du texte proposé: le premier explique simplement les mots ou les faits (litteralis expositio); le second en développe les conséquences et le sens mystique (moralis expositio). Or, cette nouvelle méthode offrait aux imitateurs les avantages d'un cadre clair et commode.» 333
Les nombreux sermons modèles de Jean d'Abbeville furent composés à Amiens et à Besançon, probablement à la demande du pape Grégoire IX. 334 C'est du moins, le sens présumé d'une phrase de Jean dans le prologue du recueil: «J'ai reculé longtemps avant d'entreprendre cet ouvrage, mais la tâche m'a été imposée par une personne à qui je ne puis rien refuser […]» 335 La collection - inédite jusqu'à nos jours - se divise en trois parties: la série de tempore contenant 196 sermons est suivie par un important cycle de sanctis qui comprend environ deux cents sermons, auxquelles s'ajoute une collection d'environs 280 sermons sur les Psaumes. 336 Ces derniers sermons, souvent désignés sous le titre de Sermones in Psalterium diffèrent quelque peu du reste dans la mesure où ils reproduisent à peine la forme oratoire : ils ne contiennent ni péroraison, ni apostrophe aux auditeurs. 337 Notons enfin que le succès important que les sermons de Jean d'Abbeville ont connu est attesté non seulement par les multiples manuscrits, mais aussi par le fait qu’ils étaient diffusés par exemplar et pecia, à l'instar des sermons modèles de Jean de la Rochelle, Pierre de Reims et Guibert de Tournai, ainsi que les Distinctions sur le Psautier de Philippe le Chancelier. 338
Philippe le Chancelier(†1236), né entre 1160 et 1185, fut maître en théologie vers 1206, archidiacre de Noyon en 1211 et chancelier de l'Université à partir de 1218. 339 Mêlé à la crise universitaire des années 1229-31, il prit parti pour la pluralité des bénéfices, s'opposant ainsi à la position défendue par Guillaume d'Auvergne et Hugues de Saint-Cher vers 1233. 340 Il rédigea entre 1228 et 1238 une Summa de bono qui eut une grande influence sur les premières écoles mendiantes. 341
Entre 1217 et 1236, Philippe le Chancelier rédigea quelque 550 sermons 342 qui se divisent en trois recueils principaux : sermons sur les évangiles des dimanches, Distinctions sur les psaumes, et sermons qu'il prononcea lui-même les dimanches et jours de fêtes liturgiques, ainsi qu'à l'occasion de circonstances particulières. 343 La série sur le Psautier, la seule à constituer véritablement un cycle, connut une diffusion sous forme d'exemplar et de pecia avant d'être publiée à Paris au XVIe siècle. 344 Notons que Philippe le Chancelier a également laissé des sermons notés à l'audition. Deux de ces reportations se trouvent parmi les sermons universitaires parisiens prêchés entre septembre 1230 et août 1231. 345
Guiard de Laon(1170-1248) fut chapelain de Laon en 1212 et archidiacre à Troyes de 1215 à 1221. Nommé chanoine de Notre-Dame de Paris en 1221, puis chancelier de l'Université en 1237, il est élu évêque de Cambrai en 1238 où il introduisit dès les années 1238-40 des statuts synodaux adaptés de ceux d'Eudes de Sully. Il accorda aux ordres mendiants toute faculté de prêcher et de quêter. 346
Albert Lecoy de la Marche nous rapporte que Guiard de Laon «fut lié d'amitié avec Robert de Sorbon et Pierre de Limoges et < que > c'est grâce à ce dernier, ainsi qu'aux autres auditeurs que ses sermons ont été reproduits. 347 De fait, il s'agit de quelque 350 sermons conservés 348 qui datent du séjour de Guiard de Laon à Paris. A l'image des sermonnaires de Jean d'Abbeville et de Guillaume d'Auvergne, le recueil de Guiard de Laon propose des sermons de tempore et de sanctis pour toute l'année en respectant le calendrier liturgique parisien. 349 Notons enfin que sept sermons de Guiard de Laon se trouvent parmi les sermons prêchés à l'Université de Paris en 1230-31. 350
Guillaume d'Auvergne(1180-1249), né à Aurillac, est considéré dès 1225 comme l'un des docteurs les plus remarquables de l'Université de Paris. Trois ans plus tard, le pape Grégoire IX le sacre évêque de Paris; il reste à la tête de ce ministère pendant plus de vingt ans, jusqu'en 1249. 351
Outre des oeuvres exégétiques - dont des commentaires scripturaires, ainsi que des traités philosophiques, théologiques et pastoraux - Guillaume a écrit au moins 530 sermons répartis en deux séries principales de tempore et de sanctis. Si les sermons du temps couvrent toute l’année liturgique, leur répartition est inégale : l’Avent, la Septuagésime et la Pentecôte sont fortement représentés par rapport à Noël et à Pâques. 352 De cette production oratoire abondante, un seul sermon est imprimé: il figure parmi ceux prononcés à Paris au cours de l’année 1230-31. 353 Selon Albert Lecoy de la Marche, une des caractéristiques des œuvres oratoires de Guillaume d'Auvergne est la simplicité, car il emploie moins d'argumentations scolastiques que nombre de ses confrères. Le chercheur rappelle que le style de Guillaume devient souvent vif et animé, car il est doté d'une «pittoresque énergie du langage» amplifiée par l'emploi fréquent de comparaisons et de métaphores. 354
Notons enfin que Guillaume a rédigé durant son épiscopat deux traités destinés à l'usage des prédicateurs. Le premier, intitulé De rhetorica divina, est adressé aux clercs parisiens. Au début de ce traité, l’auteur cherche à définir la prière en se servant des parties du discours de Ciceron: exordium, narratio, petitio, confirmatio, reformatio et conclusio. 355 Le second traité, intitulé De faciebus mundi, est un ouvrage où - comme dit Lecoy de la Marche - «l'auteur a accumulé des montagnes de figures destinées à épargner aux prédicateurs des frais d'imagination». 356
L'activité de ces prédicateurs séculiers peut être située principalement dans la première moitié du XIIIe siècle. Nombre d'entre eux étaient des prélats et remplissaient une fonction ecclésiastique importante, tels l'évêché ou le cardinalat. Pendant la deuxième moitié du siècle, le nombre des prédicateurs séculiers va en diminuant face à l'essor sans précédent de la prédication mendiante. Or, même si les frères prêcheurs et mineurs font cesser définitivement la suprématie jusque là incontestable des séculiers en matière de prédication, ces derniers continueront cependant à exercer un rôle important. Ainsi, la deuxième moitié du XIIIe siècle fut marquée par des prédicateurs, comme Nicolas de Biard, Gautier de Château-Thierry, Ranulphe de la Houblonnière ou le cardinal Frédéric Visconti - personnages célèbres, dont une grande partie de l'activité se situe en dehors de la période que nous étudions; aussi ne les aborderons-nous pas dans le cadre de ce travail. 357
La prédication a subi un profond changement au début du XIIIe siècle. L'importance que la curie romaine lui a accordé, la volonté d'accéder à un auditoire toujours plus large dans une logique de vulgarisation des connaissances de la théologie naissante, a nécessité de créer des outils pratiques dont les prédicateurs puissent facilement disposer. En effet, la production des sermons modèles, instrument de travail direct d'un prédicateur, s'est fortement accélérée au début du XIIIe siècle. Ces recueils de sermons modèles produits par les prédicateurs séculiers de la première moitié du XIIIe siècle ont des caractéristiques qui les distinguent de la production oratoire du siècle précédent.
Une des particularités des sermons du XIIIe siècle réside dans la série de sanctis qui accompagne généralement le cycle de tempore. Ainsi, les collections de Jean d'Abbeville, Guiard de Laon, Guillaume d'Auvergne, Antoine de Padoue et Berthold de Ratisbonne sont toutes divisées en sermons du temps et sermons des saints. De même, le cycle sur les saints se subdivise souvent en propre selon le calendrier des fêtes et commun. 358 Ajoutons tout de suite Hugues de Saint-Cher ne suit pas cette tendance: seuls 11 sermons sur un total de 429 sont des sermons de sanctis et de communi sanctorum. 359
Une autre particularité des sermons modèles du XIIIe siècle réside dans la méthode de développement des œuvres oratoires. En effet, la technique traditionnelle de la dilatatio qui consistait à commenter toute la péricope s'effaçait au profit de l'exposition du verset thématique. Néanmoins, cette nouvelle méthode ne s'est pas imposée d'emblée ; elle s'est généralisée progressivement et tout au cours du XIIIe siècle l'emploi de l'ancienne méthode a persisté. Ainsi, dans la collection de Bonaventure (Milan, Ambrosienne, A 11 sup.) et dans celle de Jean d'Abbeville la péricope est commenté dans son entier, tout comme dans les homélies traditionnelles ; 360 il en est de même dans certains sermons de Guillaume Peyraut et de Thomas d'Aquin. 361
Les raisons de cette survie de l'homélie traditionnelle sont multiples. Selon Nicole Bériou, si la méthode du récit commenté des péricopes persiste après l'apparition de la prédication moderne, c'est souvent dû à la recherche d'une meilleure efficacité par les prédicateurs. Ainsi, «la bonne compréhension du verset thématique paraît la raison majeure des explications initiales dans beaucoup de sermons, afin de construire sur des fondations plus solides le développement proprement dit, selon la forme moderne.» 362
Il est intéressant de constater certaines similitudes entre auteurs et circonstances de production de ces œuvres oratoires. Les auteurs des sermons modèles du XIIIe siècle furent souvent de hauts dignitaires ecclésiastiques, chanceliers ou évêques. Tous - à l'exception de Philippe le Chancelier - sont devenus cardinaux à la fin de leur vie et c'est pendant leur cardinalat qu'ils rédigèrent ces collections. Ajoutons qu'au moment de la composition de leurs sermonnaires, ces prédicateurs-prélats ont souvent recouru à la version originale de leurs sermons prononcés antérieurement et conservés sous forme de reportations. 363 Le succès de leur entreprise est dû à l'expérience qu'ils avaient acquise au fil du temps, aux moyens abondants que leurs charges ecclésiastiques mettaient à leur disposition, ainsi qu'à l'instigation papale, car comme le constate Nicole Bériou : «la plupart des recueils de sermons ont été composés dans le milieu de la curie pontificale». 364 Y a-t-il lieu de supposer - sans aucune preuve formelle - que les sermons modèles de Hugues de Saint-Cher a rédigé ses semons modèles durant son cardinalat, soit entre 1244 et 1263 ? Comme nous l'avons indiqué plus haut, au sujet de la rédaction des sermons de Hugues nous penchons plutôt pour la période parisienne, soit avant 1244.
Si les principaux producteurs de sermons modèles furent d'abord des hauts dignitaires ecclésiastiques, il est intéressant d'observer l'inverse: avant d'être promus à leurs hautes fonctions, la plupart des chanceliers parisiens furent d'éminents prédicateurs. Autrement dit, c'est parce qu'ils avaient acquis une très grande réputation en matière d'éloquence sacrée que Philippe le Chancelier, Guiard de Laon ou - plus tard - Eudes de Châteauroux purent accéder à la fonction de chancelier. 365
Voir: L.-J. Bataillon, Les instruments de travail des prédicateurs au XIIIe siècle, art. cit. p. 198.
P. Glorieux, L’enseignement au Moyen Age. Techniques et méthodes en usage à la faculté de théologie de Paris au XIIIe siècle, In. Archives d'Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Age, 35 (1968), p. 65-186., en particulier le chap. IV: Le sermon, p. 149-161, p. 152.
Saint Bonaventure, Sermons de tempore. Reportations du manuscrit Milan, Ambrosienne A 11 sup., éd. J. G. Bourgerol, Editions franciscaines, Paris, 1990, p. 8.
N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 128.
J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 31.
Propos reportés par A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 53 et 54.
J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 32. Sur la vie de Jacques de Vitry, voir aussi: A. Paravicini Bagliani, Cardinali di curia e 'familiae' cardinalizie dal 1227 al 1254 (Italia sacra. Studi e documenti di storia ecclesiestica, 18), t. I. Padova, 1972, p. 99-109.
J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 32.
Schneyer, Repertorium, t. III. p. 179-221.
Schneyer, Repertorium, t. III. p. 179-196.
Ainsi, Jacques de Vitry recommande de choisir avec circonspection la matière des sermons afin qu'elle soit le plus adapté aux personnes et aux circonstances. (J. Longère, Œuvres oratoires, op. cit. p. 32.) Notons qu'il existe une édition partielle de ce prologue dans: J. Th. Welter, L'exemplum dans la littérature et religieuse et didactique du Moyen Age, Paris, Toulouse 1927, réimpr. Slatkine, 1973, p. 119-120, n. 14. Sur les prologues des recueils de sermons en général, voir: N. Bériou, Les prologues de recueils de sermons latins, du XIIe au XVe siècle, In. Les Prologues médiévaux, Actes du Colloque international organisé par l'Academia Belgica et l'Ecole française de Rome avec le concours de la F.I.D.E.M. (Rome, 26-28 mars 1998), éd. J. Hamesse, F.I.D.E.M., Textes et études du Moyen Age, 15, Brepols, 2000, p. 395-425.
Schneyer, Repertorium, t. III. p. 196-210.
Schneyer, Repertorium, t. III, p. 210-212 (Sermones feriales) et p. 212-221 (Sermones ad status).
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 55.
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 57-58.
Suivant les notes de Jacques de Vitry, les sermons ad status sont destinés aux types suivants d'auditoires: Ad praelatos et sacerdotes; ad canonicos saeculares et alios clericos; ad scolares; ad judices et advocatos; ad theologos et praedicatores; ad monachos nigros; ad albos monachos; ad albos monachos vel grisos; ad moniales nigras; ad canonicos regulares; ad heremitas, solitarios et conclusos; ad fratres minores; ad fratres ordinis militaris insignatos charactere militis Christi; ad hospitales et custodes infirmorum; ad leprosos et infirmos; ad pauperes et afflictos; ad dolentes de morte propinquorum vel amicorum; ad cruce signatos; ad peregrinos; ad potentes et milites; ad cives et burgenses; ad mercatores et campsores; ad agricolas et operarios; ad artifices mechanicarum artium; ad nautas et marinarios; ad servos et ancillas; ad conjugatos; ad viduas continentes; ad virgines et juvenculas; ad pueros et adolescentes.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 90. Sur la vie de Jean d'Abbeville, voir aussi: A. Paravicini Bagliani, Cardinali di curia e 'familiae' cardinalizie dal 1227 al 1254, t. I. p. 21-29.
A . Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 60.
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 61.
Schneyer, Reprtorium, t. III. p. 510-566. - 780 sermons.
«Hoc opus diu formidavi… et tandem injunctum ab eo cui nihil possumus denegare trepidanter aggredimur, non sermonem exactum vel subtilem prurientibus scolarium auribus promittentes, sed quasi rudes homelias rudibus proponendas […]». (Cité d'après A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 62-63.)
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 90.
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 62. Notons que Jean d'Abbeville n'est pas le seul à produire ce type de 'quasi-sermons' sur les Psaumes. Nicole Bériou écrit: «Dans la production littéraire, on voit désormais apparaître plusieurs recueils de Distinctiones super Psalterium (Pierre de Poitiers, Prévostin de Crémone, puis Philippe le Chancelier, Jean d'Abbeville et Eudes de Châteauroux), dont il est difficile de déterminer d'emblée s'il s'agit de commentaires bibliques ou de plans de sermons. (N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 140.)
D. d'Avray, The Preaching of the Friars, op. cit. p. 280-281.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 89.
Nicole Bériou rapporte que pendant la crise universitaire de 1229-31, Philippe le Chancelier observe qu'à Paris il y a plus de prédicateurs et de docteurs que de coqs à la campagne, qui - au lieu d'éveiller les dormeurs - sont transformés en coqs de combat qui se dressent l'un contre l'autre et s'entredéchirent. (N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 270 n. 236.) Au sujet de la position de Hugues de Saint-Cher sur la pluralité des bénéfices, voir le deuxième chapitre.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 90. Sur la vie de Philippe le Chancelier, voir: N. Bériou, Philippe le Chancelier, In. Dictionnaire de Spiritualité, t. XI/1, 1984, col. 1289-1297.
Schneyer, Repertorium, t. IV, p. 818-868.
N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 179.
David d'Avray indique entre autres Jean d'Abbeville, Guillaume Peyraut et Guibert de Tournai parmi ceux dont les sermons ont été diffusés sous formes d'exemplar et pecia et pourtant ne figurent pas sur les listes de 1275 et 1304. (D. d'Avray, The Preaching of the Friars, op. cit. p. 280-281.)
Il s'agit du sermon 50 (Surgit a cena et ponit vestimenta) prononcé le 20 mars 1231, ainsi que du sermon 78 (Misit Herodes rex manus) prêché le 1er août 1231. (M.-M. Davy, Les Sermons universitaires parisiens de 1230-1231. Contribution à l'histoire de la prédication médiévale, Paris, 1931, p. 4 et 6. Sur les reportations de Philippe le Chancelier, voir aussi: N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 158-159.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 91.
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 65-66.
Schneyer, Repertorium, t. II, p. 253-282.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 91.
Parmi les 84 sermons prononcés entre le 8 septembre 1230 et le 29 août 1231, les 7 homélies données par Guiard de Laon portent les numéros 2, 6, 18, 21, 30, 31 et 84. (M. M. Davy, Les sermons universitaires parisiens de 1230-1231, op. cit. p. 3-6.)
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op. cit. p. 67.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 91.
Il s’agit du sermon 12 (« Numquid ordinem celi ») prononcé le 31 octobre 1230, à la veille du Toussaint. (M. M. Davy, Les sermons universitaires parisiens, op. cit. p. 149-153)
A. Lecoy de la Marche, La chaire française, op.cit. p. 69-70.
J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 92.
A. Lecoy de la Marche, La Chaire française, op. cit. p. 70. Ajoutons à ces traités, l'Ars praedicandi de Guillaume, identifié et édité par A. de Poorter, traité que nous analyserons plus loin. (A. de Poorter, Un manuel de prédication médiévale. Le ms. 97 de Bruges, In. Revue néo-scolastique, 25 (1923), p. 192-209.)
Pour Nicolas de Biard, voir les 242 sermons répertoriés par Schneyer (Repertorium, t. IV. p. 228-250.) Pour Ranulpe de la Houblonnière, voir: N. Bériou, La prédication de Ranulphe de la Houblonnière. Sermons aux clercs et aux simples gens à Paris au XIIIe siècle, 2 vol., (Etudes Augustiniennes), Paris, 1987. Pour Frédéric Visconti, voir: N. Bériou (ss. dir), Les sermons et la visite pastorale de Federico Visconti, archevêque de Pise (1254-1277). Edition critique du texte par N. Bériou et I. Le Masne de Chermont, avec la collaboration de P. Bourgain et M. Soriani Innocenti. Rome, 2000.
Voir: J. Longère, La prédication médiévale, op. cit. p. 143.
Schneyer, Repertorium, t. II., p. 758-785.
N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 143. Nicole Bériou remarque également que 17 sermons de Raoul de Châteauroux portent encore la trace lisible de l'homélie traditionnelle. (N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 481.)
L.-J. Bataillon, Early Scholastic and Mendicant Preaching as Exegesis of Scripture, In. Ad litteram. Authoritative Texts and their Medieval Readers, ed. M. D. Jordan and K. Emery Jr., Univ. of Notre Dame Press, Notre Dame, London, 1993, p. 165-198.
N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 483. Sur ce sujet, voir le chapitre intitulé «Le récit commenté des péricopes» (Ibidem, p. 480-491.)
Nicole Bériou écrit: «En vue d'éditer leurs homélies dans un recueil de sermons modèles, les auteurs ont soigneusement revu les notes d'auditeurs qui ont été prises antérieurement, au moment où le sermon a été prononcé. Ainsi faisaient Philippe le Chancelier, Jean d'Abbeville et Eudes de Châteauroux.» (N. Bériou, L'avènement des maîtres, op. cit. p. 107.)
N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, p. 180.
N. Bériou, L'avènement des maîtres de la Parole, op. cit. p. 246