I. Questions doctinales dans les sermons

Les questions doctrinales révélées par les sermons peuvent être regroupées selon des schémas différents. Au lieu d’établir une grille arbitraire et de la remplir aléatoirement sur la base du contenu des sermons, il était préférable de procéder à l’inverse : en partant des concepts figurant dans les sermons nous avons créé le schéma leur correspondant afin d'obtenir une parfaite équivalence entre le corpus et sa représentation schématique. Ainsi, notre classement quaternaire ne reflète pas une hiérarchie selon l'importance relative des sujets, mais ce sont des domaines doctrinaux qui constituent des ensembles cohérents, du fait de la place que Hugues de Saint-Cher accorde à chacun. En effet, les choix de Hugues se lisent dans la sélection de la matière abordée à l’intérieur de ces quatre domaines. Nous nous astreindrons donc à signaler chaque fois l'importance des différents sujets à l'intérieur de ces groupes, en appuyant nos constats par une analyse statistique rigoureuse.

Les quatre domaines représentés dans les homélies de Hugues correspondent en grande partie à ceux des maîtres parisiens du XIIe siècle, sauf un seul domaine qui semble moins préoccuper Hugues : l'ecclésiologie. 616 En effet, dans ses sermons on trouve relativement peu de questions concrètes se rapportant à l'Eglise ; les rares mentions y sont faites en filigrane ou à propos d'autres sujets abordés. Notons toutefois que dans le cadre du chapitre six nous examinerons en détail ces questions ecclésiologiques quelque peu négligées par l'auteur.

Soient les champs d’étude suivants 617 :  

1. Doctrines sur les personnes divines et sur la Vierge Marie
2. Opus redemptionis
3. Commandements de Dieu et préceptes de l’Eglise catholique
4. Eschatologie et au-delà

Notes
616.

Voir: J. Longère, Œuvres oratoires de maîtres parisiens au XIIe siècle. Etude historique et doctrinale, 2 vol. Etudes Augustiniennes, Paris, 1975, t. I. p. 65-278.

617.

Lors de l'établissement du schéma, nous n’avons tenu compte en particulier de la méthode utilisée par M.-M. Lebreton qui propose - d’après Etienne de Tournai - l’étude de deux domaines théologiques appelés ‘Opus redemptionis’ et ‘Ecclesia cum sacramentis suis’. (M.-M. Lebreton, Recherches sur les principaux thèmes théologiques traités dans les sermons du XIIe siècle, In. Recherches de Théologie Ancienne et Médiévale, 23, 1956, p. 5-18.) De même, notre classement correspond à plusieurs points à la méthode utilisée par Jean Longère dans son œuvre citée plus haut._