Germain Garniera publié plusieurs ouvrages de politique ou d'économie pendant la période révolutionnaire : De la propriété considérée clans ses rapports avec le droit politique, en 1792 ; Abrégé élémentaire des principes de l'économie politique, en 1796. Mais c'est avant tout à travers sa traduction de La Richesse des nations qu'il a exprimé son attachement à l'œuvre des physiocrates : d'abord dans la préface et les notes de la première édition de cette traduction publiée en 1802 ; dans les notes de la traduction publiée en 1822 surtout, qui sont assez différentes de celles de 1802.
Dans la préface de l'édition de 1802, il réaffirme contre Adam Smith son attachement aux idées des physiocrates qu'il avait déjà formulé avec son Abrégé de 1796 : "c'est dans le sein de la terre que se commencent les richesses, c'est le travail qui les achève". Germain Garnier fut un économiste influent au début du XIXe siècle. Il a apporté une contribution décisive sur la question de la valeur et de la richesse en formulant une critique pertinente de distinction travail productif-travail improductif énoncée par Adam Smith. Mais son attitude favorable à l'égard des grands propriétaires fonciers, conformément à la logique physiocratique qu'il approuvait, lui a valu, affirme Yves Breton, de se trouver en butte à "l'opposition irréductible" 3 de J.-B. Say.
Sur Germain Garnier, on peut lire la contribution d'Yves Breton, Germain G arnier, l'économiste et l'homme politique, in La pensée économique pendant la révolution française, dir. G. Faccarello et Ph. Steiner, PUG, 1990, p. 141-150.
Yves Breton, op. cit., p. 149.