Le recensement de 1840 fournit des chiffres médiocres pour les rendements agricoles puisqu'il indique qu'ils n'ont guère augmenté depuis le XVIIIe siècle : ils ne sont encore que de "9,8 qtx à l'hectare pour le blé et de 7,2 pour le seigle" 57 . Sans doute ces chiffres sont-ils assez approximatifs, de l'aveu même de F. Caron 58 , mais ils expriment bien, malgré tout, l'idée qu'il n'existe pas d'amélioration décisive de la production agricole. En particulier parce que, de l'aveu même de F. Caron, "les terres nouvellement conquises à la culture des céréales" 59 pour faire face à l'accroissement de la population au début du XIXe se révèlent assez décevantes du point de vue des rendements.
F. Caron, op. cit., p. 105.
F. Caron se réfère à P. Brunet qui "cite pour les années 1820 des rendements normaux de 16,7 quintaux à l'hectare dans le Bassin parisien" (P. Brunet, Structure agraire et économie rurale des plateaux tertiaires entre Seine et Oise, Caen, 1960 in F. Caron, op. cit., p. 105.
F. Caron, op. cit., p. 105. La relation observée en France à cette période par F. Caron entre l'évolution de la population et celle des rendements agricoles tendrait à prouver la pertinence de l'analyse de Ricardo qui met en évidence l'existence de rendements décroissants dans l'agriculture dans un contexte de croissance démographique.