Au cours de la période 1815-1845, le solde naturel de la population est toujours positif et c'est au cours des années 1821-1825 que l'excédent naturel est le plus fort : 206 000 par an en moyenne, ce qui correspond à un accroissement de 6,7 % par an. Jamais plus ensuite au cours du XIXe siècle, la France n'atteignit le taux d'accroissement annuel de 6 % par an qu'elle avait connu pendant la Restauration 60 .
De ce fait, même si les crises de surmortalité ont presque entièrement disparu, l'alimentation de la population est incertaine : l'équilibre alimentaire est très fragile et la stabilité sociale est en péril. Quand survient une mauvaise récolte comme c'est le cas en 1816, celle-ci exerce des effets dévastateurs sur la société rurale et "le nombre [de mendiants, de marginaux, de pauvres hères] se gonfle dans les périodes de disette" 61 .
Calculs effectués par A. Armengaud, in F. Braudel, E. Labrousse, op. cit., t. III, p. 206.
F. Caron, op. cit., p. 104.