SECTION III - LES RENTIERS CAPITALISTES PROSPERENT PENDANT LA CRISE EN METTANT A PROFIT LES RESSOURCES DU TAUX D'INTERET.

L'organisation institutionnelle de la concurrence imposée par les rentiers capitalistes pour assurer leur pouvoir face aux travailleurs est une source permanente d'instabilité. Le système capitaliste, ainsi fondé sur le principe de la concurrence illimitée, connaît un fonctionnement erratique caractérisé par l'apparition cyclique de violentes crises industrielles.

Le taux d'intérêt qui synthétise toutes les relations d'exploitation entre les travailleurs et les oisifs est la principale source de perturbation. Ce taux d'intérêt, pourrait-on dire en utilisant une terminologie marxiste, est le mécanisme qui surdétermine le fonctionnement du système : il exprime toutes les relations d'exploitation entre les deux classes antagonistes ; c'est très logiquement par conséquent qu'il est à l'origine des fluctuations cycliques qui affectent l'économie capitaliste.

D'après les saint-simoniens, c'est à cause des capitalistes qui ponctionnent le travail en prélevant un intérêt que les crises apparaissent et prennent de l'ampleur. Mais le plus révoltant à leurs yeux est qu'ils parviennent, une fois la crise installée, à tirer parti de celle-ci pour accroître leur pouvoir et leur richesse au détriment des travailleurs. Et s'ils y parviennent, c'est parce qu'ils peuvent utiliser à leur profit toutes les potentialités que leur fournit le taux d'intérêt.

Ainsi le taux d'intérêt est bien au cœur même des crises puisqu'il en est à l'origine et qu'il en aggrave les effets. A cause de lui, les responsables de la crise en sont aussi les profiteurs.