a - Les rentiers de la dette publique.

a1 - Les titres publics permettent aux rentiers de pallier au rétrécissement des marchés financiers.

L'achat de "titres d'emprunt non remboursables et portant intérêt" 666 offre en temps ordinaire une opportunité de placement largement rémunératrice pour les rentiers en quête de placements financiers. En même temps, malgré le prélèvement rentier qu'elle leur fait subir, cette affectation des capitaux est la plus bénéfique pour les travailleurs puisqu'elle a pour effet de leur accorder crédit : "elle est la forme la plus avantageuse pour l'industrie" 667 .

Toutefois, même si les travailleurs peuvent trouver leur compte dans ces opérations de financement de l'industrie, celles-ci sont surtout avantageuses pour les prêteurs de capitaux qui prélèvent un intérêt.

Mais lorsqu'ils subissent de plein fouet les effets d'une crise industrielle, les producteurs "en proie aux difficultés" 668 sont contraints de réduire leur activité : leurs besoins de financement se trouvent alors singulièrement réduits. De ce fait, les placements qui s'offrent aux capitaux des oisifs sont nettement moins nombreux. Et surtout ils sont nettement plus risqués car les travailleurs qui empruntent ne le font pas pour augmenter leur production et accroître leurs débouchés dans le cadre d'une stratégie industrielle dynamique, mais pour faire face dans l'urgence aux difficultés engendrées par la crise.

C'est alors que les titres publics offrent des opportunités de placements très rentables pour les détenteurs de capitaux.

Notes
666.

Isaac Pereire, "Industrie", Le Globe, 13 novembre 1831.

667.

Idem.

668.

Ibid.