Un progrès décisif dans l'histoire industrielle est constitué par le recours au crédit qui se généralise avec l'utilisation des billets de banque. Ces billets permettent une circulation accélérée des richesses, des biens de production en particulier qui peuvent parvenir entre les mains des producteurs : ils constituent ainsi de véritables avances productives : "C'est alors que le crédit fut véritablement fondé, car au moyen de ces billets, les producteurs obtinrent la disposition de tous les instruments de travail qui se trouvent entre les mains des propriétaires oisifs" 742 .
L'usage des billets permet une circulation accélérée des richesses et il renforce les relations de confiance : "l'adoption des titres de crédit indique la décroissance de la défiance relativement à ce qu'elle est dans l'échange en nature ou par la monnaie" 743 .
Le développement du crédit offre des perspectives nouvelles pour les travailleurs et pour le développement de l'industrie car, dans l'organisation des échanges, il permet de dépasser les contraintes liées à la monnaie : "avec l'usage de la monnaie […] on ne veut se défaire d'un produit que contre un gage matériel" 744 . Avec le crédit, au contraire, on établit une relation commerciale sur "les engagements des industriels [acceptés comme] des promesses de remboursement" 745 .
La généralisation des billets, quasi-monnaie de crédit, permet un développement dynamique de l'économie. Ces billets favorisent les relations de confiance et facilitent ainsi la croissance industrielle. Parallèlement le pouvoir social des travailleurs s'accroît et il s'ensuit, en retour, un renforcement de la confiance caractéristique des relations sociales au sein d'une économie industrielle.
En outre cette quasi-monnaie constituée de billets représentatifs de crédits est d'une utilisation très soupe puisque sa quantité globale, de fait, est déterminée par les besoins de l'économie et s'adapte automatiquement à ces derniers : c'est un autre de ses avantages aux yeux des saint-simoniens.
I. Pereire, "Industrie", Le Globe, 9 septembre 1831.
I. Pereire, "Industrie", Le Globe, 10 septembre 1831.
Idem.
Ibidem.