C - Propositions pour émettre un titre de crédit universel, adossé au taux d'intérêt, qui réunirait les caractéristiques de la monnaie et celle du crédit.

a - Le crédit est encore très peu développé en France.

a1 - Il y a une trop grande variété de billets en circulation qui limitent leur utilisation.

Le billet de banque souffre en premier lieu, comme en avait d'ailleurs déjà souffert avant lui les monnaies métalliques du Moyen Âge, du fait qu'il en existe une trop grande variété due à un trop grand nombre d'émetteurs : "L'existence des titres de crédit particuliers émis par les banquiers correspond […] à la multiplicité des monnaies émises dans le moyen âge par les divers barons féodaux" 750 .

La multiplicité de ces monnaies rendait nécessaire le recours à des opérations de change risquées car il était difficile de "connaître leur valeur respective et […] de savoir discerner leur valeur intrinsèque" 751 .

A leur époque, estiment les saint-simoniens, il en est de même avec les billets des banques : les banquiers apposant leur signature sur des billets sont trop nombreux, la variété des billets est trop grande. La conséquence d'une telle situation est "[qu']il y a même incertitude, même difficulté pour donner libre cours à des titres d'emprunt" 752 encore entachés des imperfections du passé.

Cela signifie, en second lieu, que ces "titres de crédit […] émis par les banquiers [sont trop] particuliers" 753 . L'utilisation du billet ne peut encore être généralisée car celui ci n'offre pas une garantie de solidité suffisante : son emploi est possible seulement lorsqu'une relation individuelle peut s'établir entre des individus se connaissant suffisamment. On ne peut encore envisager pour le billet, regrettent-ils, un usage collectif ou social.

Notes
750.

Ibid.

751.

Ibid.

752.

Ibid.

753.

Ibid.