Tout au long du XIXe siècle, la question du monopole a opposé les "théoriciens de la banque centrale" et les "partisans de la liberté du commerce" pour reprendre les expressions de Charles Rist. Or il est très surprenant de découvrir les saint-simoniens, dans cette controverse en partisans convaincus de la liberté des banques et de les retrouver par conséquent aux côtés des libéraux alors qu'ils ont critiqué inlassablement par ailleurs le "système de la concurrence illimitée" 786 . Par la suite, au cours du XIXe siècle, les partisans de la liberté des banques ont été de plus en plus actifs et influents : or, en 1825-1830, lorsqu'ils estiment que le monopole d'émission est un privilège dépassé, les saint-simoniens apparaissent bizarrement comme des précurseurs de ces économistes appartenant, pratiquement tous, à la mouvance libérale 787 .
P. Enfantin, "Politique saint-simonienne. Les banques", Le Globe, 28 avril 1831. On retrouve régulièrement cette expression sous la plume des saint-simoniens.
On pourrait, à ce titre, citer Coquelin, Courcelle-Seneuil, Leroy-Beaulieu, Wolowski, etc.