B - Le taux d’escompte doit être révisable.

a - Différence de nature entre taux d’intérêt et taux d’escompte.

a1 - Paradoxe d’un taux d’escompte qui doit pouvoir augmenter.

Nous avons vu que le taux d’escompte de la Banque de France était resté fixe de manière immuable au niveau de 4% pendant une très longue période. Le fait que ce taux soit immuable à ce niveau de 4 % est bien symptomatique pour les saint-simoniens du comportement rentier de la Banque de France qui préfère garantir à ses actionnaires des revenus réguliers et confortables plutôt que d’assumer ses responsabilité en prenant des risques pour venir en aide aux industriels qui rencontrent des difficultés.

Face à cette attitude routinière, les saint-simoniens estiment que le taux d’escompte de la Banque de France doit varier en fonction de la situation économique. Ils sont d’avis que ce taux puisse descendre en dessous de 4 % : cela ne nous surprend pas de la part de ces industrialistes qui ont constamment milité pour réduire les charges d’intérêt supportées par les travailleurs. Mais ils pensent aussi qu'en d’autres circonstances, ce taux est insuffisant pour faire face à la conjoncture financière et qu’il devrait augmenter.

Nous sommes ici confrontés à un paradoxe. Comment expliquer que des industrialistes qui ont toujours milité pour réduire les charges d’intérêt supportées par les travailleurs puissent en même temps demander une augmentation du taux d’escompte ? Il faut comprendre pour répondre à cette question que taux d’intérêt et taux d’escompte ont pour eux une signification différente, tant d’un point de vue financier que d’un point de vue social.