A - La République.

La République (28 février1848-2 décembre 1851) est le premier journal saint-simonien qui paraît après la révolution de février. Il est fondé par E. Bareste aidé de Ch. Jourdan et de A. Guéroult : Bareste en est le rédacteur en chef. Alors que beaucoup de revues saint-simoniennes de cette période furent assez éphémères, la longévité de La République est sans doute le signe d'une assez bonne santé financière 1040 . Elle cesse de paraître le 2 décembre 1851, le jour même du coup d'Etat de Bonaparte : en refusant de faire allégeance au nouveau régime, elle marque sa désapprobation contre l'infléchissement du pouvoir vers l'autoritarisme et l'autocratie.

Même si La République ne se présente pas comme le porte-parole des saint-simoniens, elle fait paraître de nombreux articles sous leur plume : O. Rodrigues en particulier publie dans ses colonnes cinq articles intitulés "De l'Organisation des banques" 1041 . Le journal publie également des "Conférences de Jules Lechevalier sur l'organisation du travail" 1042 . Il ouvre en outre ses colonnes à d'éminentes personnalités politiques n'appartenant pas au courant saint-simonien pour engager la discussion sur des problèmes de société qu'il estime essentiels : il débat avec Michel Chevalier, l'ancien apôtre de la religion saint-simonienne qui a rompu avec elle, sur la Question des travailleurs 1043 ainsi qu'avec Louis Blanc sur "L'Organisation du travail" 1044 .

Notes
1040.

Le 24 mars 1848, La République annonce un "tirage à 12 580 exemplaires"

1041.

La République, 28 mars ; 2, 4, 7 et 25 avril 1848. Ces articles seront rassemblés dans un même fascicule de 32 pages publié sous le titre Théorie des banques, Chaix, Paris, 1848.

1042.

Idem, 14 mars 1848.

1043.

Ibid., 24 mars 1848.

1044.

Ibid., 8avril 1848.