Le Spectateur républicain dirigé par Ch. Duveyrier avec L. Jourdan rédacteur en chef paraît du 29 juillet au 7 septembre 1848. Il cesse de paraître à la suite du procès que lui a intenté Bareste, le rédacteur en chef de La République qui l'accusait d'avoir plagié son titre 1046 .Cette querelle entre les deux journaux est bien symptomatique des graves dissensions qui traversent alors le mouvement saint-simonien et qui opposent entre eux les anciens disciples de Saint-Simon. Nous pouvons voir cependant un signe de vitalité du saint-simonisme dans le fait qu'ils se disputent son héritage 1047 .
Sans doute Bareste était-il assez procédurier ? J. Vinçard trace de lui le portrait d'un personnage prétentieux et exécrable "persuadé de détenir le saint-simonisme à lui seul" (J. Vinçard, op. cit., p. 98-99). Il reconnaît néanmoins ses mérites et ses talents de journaliste : "Pendant toute la durée du gouvernement républicain de 1848, fondateur et directeur du journal La République, Bareste sut associer à cette œuvre des écrivains éminents tels que Guéroult, J. Lechevalier, Laurent et autres polémistes distingués ; enfin, il défendit avec intelligence et débouement les principes d'une démocratie sage et raisonnable" (Idem., p. 99).
Voir la note précédente dans laquelle on voit E. Bareste accusé par J. Vinçard de revendiquer l'héritage du saint-simonisme pour lui seul.