c - Pour un système bancaire centralisé.

Si O. Rodrigues est fermement opposé à un monopole privé d'émission, il est cependant partisan d'une direction centralisée du système bancaire. La Banque de France peut jouer ce rôle central à la condition que soit "renouvelée [cette] grande institution financière" 1064 pour constituer "une organisation plus forte et plus étendue" 1065 .

La Banque centrale d'un pays ne doit pas se réduire à un monopole d'émission privé. Elle doit au contraire être un "centre commun" 1068 vers lequel affluent "tous les capitaux" 1069 du pays. O. Rodriguesprécise qu'il "entend par cette dénomination le système de toutes les banques départementales et des succursales de la banque reliées harmonieusement autour de la métropole" 1070 . La banque centrale ainsi constituée en un système unique est l'émanation de l'association des travailleurs : elle alors en mesure de faire face "à toutes les transactions qui s'opèrent entre le travailleur et le capitaliste" 1071 .

On retrouve ici la notion de monnaie gérée par la Banque centrale. A travers tout un réseau de relations organiques elle assure le fonctionnement de l'ensemble des institutions bancaires du pays : elle garantit la liquidité de l'économie à travers l'émission de ses billets et le contrôle de leur circulation. Ses attributions sont beaucoup trop importantes pour qu'elles puissent être confiées à de seuls intérêts privés : c'est sans doute la signification essentielle de la critique du monopole par O. Rodrigues.

Notes
1064.

Ibid., p. 6.

1065.

Ibid., p. 7.

1068.

Ibid., p. 14.

1069.

Ibid.

1070.

Ibid., p. 20.

1071.

Ibid. p. 9.