Les banques sont des "caisses de dépôts et de circulation" 1076 , mais elles sont aussi des "établissements de crédit" 1077 . Or, c'est "surtout comme institutions de crédit que ces établissements ont à se développer et à grandir" 1078 . La distribution des crédits qui consistent à financer l'activité des industriels en leur fournissant des avances est la fonction principale des banquiers.
Or le billet est l'instrument privilégié à la disposition des banques pour réaliser la distribution des crédits : "par l'émission de ses billets et l'ouverture de ses comptes courants [la banque] rend productive au moyen de ses escomptes une partie du capital monétaire circulant dans le pays" 1079 . La masse des billets représente ainsi une monnaie de crédit qui ouvre à l'économie industrielle des perspectives de développement très prometteuses.
Nous retrouvons chez O. Rodrigues la même exigence de rigueur que nous avions mise en évidence dans les analyses monétaires des saint-simoniens une vingtaine d'années auparavant. Il est toujours très attentif à distinguer la monnaie de papier et le papier monnaie : "la monnaie de papier ne doit jamais être assimilée au papier-monnaie des assignats" 1080 rappelle-t-il.
Ibid., p. 8.
Ibid.
Ibid.
Idem, p. 10. Que le billet soit émis par un monopole privé, par des banques multiples concurrentes, ou encore par une banque générale d'inspiration saint-simonienne sa nature est identique et cela ne change rien au problème qui nous intéresse ici.
Ibid., p. 17.