g - Rôle central de l'escompte dans la création de monnaie.

O. Rodrigues rappelle les principes fondamentaux de comptabilité qui régissent l'activité de la Banque de France : d'un côté, "le montant des billets en circulation […] forme le passif exigible de la Banque" 1085 ; d'un autre côté, "les réserves monétaires, [les] capitaux monnayés qu'elle reçoit en dépôt, [les] effets de commerce qu'elle accepte à l'escompte" 1086 constituent la contrepartie des billets en circulation.

Parmi ces trois postes, les effets de commerce escomptés représentent sans conteste à ses yeux, la contrepartie la plus significative. Parce qu'en premier lieu, c'est "le produit des escomptes" 1087 qui constitue pour la Banque de France "la source principale de ses bénéfices" 1088 et qui lui permet par conséquent de poursuivre son activité. Et parce que, surtout, l'escompte est la source principale de l'émission des billets de banque sur laquelle repose essentiellement la création de monnaie : "la circulation […] s'accroît du montant de tous les billets de banque qui circulent comme monnaie, en échange […] des effets escomptés" 1089 .

Notes
1085.

Ibid., p. 10.

1086.

Ibid.

1087.

Ibid.

1088.

Ibid.

1089.

Ibid., p. 11. Les billets de banque "circulent comme de la monnaie": ils ne sont pas de la monnaie à proprement parler ; ils font office de monnaie. Les saint-simoniens utilisent la même expression et se référent à la même représentation de la monnaie qu'en 1825-1832.