k - Un rappel général des principes monétaires de 1830.

Nous voyons qu'en 1848, O. Rodrigues rappelle opportunément les principes fondamentaux de l'analyse monétaire saint-simonienne formulée vers 1830 : approche monétaire de l'activité économique ; démarche macroéconomique ; référence à une théorie du circuit ; importance du taux d'escompte pour le financement de l'économie ; prééminence du taux d'intérêt comme instance financière supérieure.

Ce rappel signifie d'abord que cette analyse monétaire est toujours vivante et aussi qu'elle est toujours d'actualité et qu'elle propose des solutions toujours intéressantes et peut-être même de mieux en mieux adaptées à la réalité du moment.

Il est aussi très symbolique que ce rappel théorique apparaisse en premier lieu sous la plume de O. Rodrigues : c'est lui qui avait donné le signal de la création du courant saint-simonien juste après la mort de Saint-Simon et c'est lui qui bat le rappel des disciples, vingt-trois ans plus tard avec le retour de la République. Il est en particulier très intéressant de constater que O. Rodrigues explicite les concepts monétaires que les saint-simoniens avaient eu des difficultés à élaborer en 1830 comme nous l'avions vu : ils avaient fondé leur théorie à partir des enseignements qu'ils avaient pu tirer de l'étude des économistes du XVIIIe siècle ; ils la précisent à la lumière des controverses monétaires du XIXe siècle.

Des développements ultérieurs à 1848 montreraient que les principes saint-simoniens de 1825-1832 ont profondément marqué la constitution financière du second Empire. Nous pourrions montrer en particulier qu'en fondant le Crédit Mobilier ou en reprenant la Banque de Savoie les frères Péreire cherchent toujours à appliquer leurs idées de jeunesse.