1.3.1. Evolution des foires et marchés

Les caractéristiques de chacune de ces deux places marchandes sont encore observables. Pourtant, on note parfois une certaine confusion, qui tend à les confondre. Si, à leurs débuts, foires et marchés ont chacun leurs spécificités et leur rôle, aujourd’hui, il semble parfois difficile de les distinguer. La vente de bétail diminuant sur les foires, celles-ci viendront en prolongement du marché qu’elles transformeront en ce qui sera appelé un ‘«’ ‘ gros marché’ », où un espace particulier se distinguera : le ‘«’ ‘ foirail’ ». De la même façon, les marchés proposent de plus en plus de marchandises autrefois réservées au jour de foire.

La foire s’est à tel point transformée que M. Bachelard remarque que ‘«’ ‘ seul le mot de ’ ‘foire’ ‘ peut-être n’a pas changé. ’» 52 Le même terme désigne des réalités très différentes. On parle ainsi de ‘«’ ‘ marché-foire’ », de ‘«’ ‘ foire à la brocante’ », de ‘«’ ‘ foire exposition’ », etc... La transformation des modes de vie entraîne la disparition des foires ‘«’ ‘ traditionnelles’ », mais certaines perdurent encore voire connaissent une nouvelle jeunesse et un essor, au moins au niveau des visiteurs.

Dans la confusion qui s’instaure, il semble parfois presque impossible de qualifier précisément ce qui est foire et ce qui est marché. M.-C. Groshens remarque que :

‘« s’ils ne sont généralement pas confondus, les critères distinctifs de ces deux termes ne sont toutefois jamais explicités. [Ainsi,] en dehors du marché fermier ou du marché alimentaire, il existe de nombreuses spécifications de ce terme : marché aux dindes, aux truffes, au gras, aux veaux, aux châtaignes, aux fraises ; le marché dans ce cas est synonyme de foire (foire aux dindons, aux châtaignes...). Certaines de ces manifestations présentent une fréquence analogue à celle des marchés ordinaires, mais limitées à des périodes définies de l’année (...) ; d’autres sont aussi peu fréquentes que les foires ; enfin, il est parfois difficile de distinguer entre la foire ou le marché aux bestiaux (...). » 53

Un seul indicateur est déterminant pour les qualifier précisément. ‘«’ ‘ Le nombre des participants, l’occupation du foirail, la présence de gros bétail ne sont pas des critères discriminants (...). »’ 54 En fait, ce qui les distingue est leur périodicité respective. Si le marché est hebdomadaire ou bi-hebdomadaire, la foire est moins fréquente et se tient de deux fois par mois (il s’agit alors d’un ‘«’ ‘ gros marché’ ») à une fois par an.

Notes
52.

M. Bachelard, op cit, p. 207.

53.

M.-C. Groshen : « La fin des foires et la persistance des marchés en Périgord » in Etudes Rurales, n°78-80 p.175.

54.

P. Lamaison, op cit, p.202.