2.3.3. Les normes à l’assaut des marchés ?

L’inquiétude est remontée avec la modification de l’arrêté du 9 mai 1995 (transposition française de la directive communautaire du 14/06/1993) qui a pris effet le 15/05/2000 104 . Ces nouvelles mesures visent à mettre en place des règles d’hygiène très strictes exigées par la communauté européenne. Ces mesures ont souvent été présentées de manière alarmiste. En effet, nombre de commerçants se voient dans l’obligation d’acheter une remorque réfrigérée, ce qui demande un investissement important, décourageant les jeunes à s’engager dans cette voie et les anciens à faire de nouveaux investissements. Néanmoins rien n’oblige à de tels investissements et la ‘«’ ‘ débrouille’ » est parfois de mise : utilisation de glacières… Ce sont surtout les petits producteurs qui se sentent menacés. Non seulement ils doivent adapter leur matériel, mais en plus, certaines normes leur semblent contrarier le développement de la typicité de leurs produits. ‘«’ ‘ Je sors mes fromages à 20°C de la fromagerie. Si je les mets à une température de 4°C, je casse toute leur évolution bactériologique, alors il n’ont plus le même goût »’, fait observer une productrice de fromages de chèvres dans l’Ain, dont les propos ont été relevés dans le Progrès Jura (25/5/00). Les services vétérinaires de la DDASS, conscients de ces problèmes, font respecter les normes tout en restant – pour l’instant – assez conciliants. La solution des halles, de plus en plus adoptée par les municipalités, semble être un moyen efficace pour faire respecter des températures stables. De plus, elles devraient faciliter les mises aux normes imposées aux municipalités (mettre à disposition des bornes électriques, des points d’eau, des toilettes…).

Notes
104.

cf Annexe III.