2.4. Les dimensions non-marchandes des fêtes, des foires et des marchés

Il est intéressant de remarquer qu’en même temps que l’on observe le déclin des foires et des marchés, on souligne l’importance de leurs fonctions-non marchandes. ‘«’ ‘ Il faut vaincre cette sorte de résistance irréfléchie qui pousse à croire que là où les enjeux économiques sont importants, les rapports sociaux se diluent ou s’effacent et que là où ils sont limités s’épanouit au contraire librement une sociabilité qui devient à elle-même sa propre fin’. » 107 En effet, les échanges économiques sont étroitement liés avec les échanges sociaux, culturels ou symboliques qui peuvent s’effectuer dans le même temps. Ainsi, dès leurs débuts, foires et marchés ont largement dépassé le rôle économique qui leur était dévolu, pour prendre une importance considérable dans la société. Aujourd’hui, alors que leur rôle d’animation prend le pas sur leur rôle économique, on note qu’ils deviennent des lieux de résistance aux nouvelles formes de distribution, les confortant ainsi dans leur importance économique, et en en faisant des lieux symboliques. ‘«’ ‘ Alors, en même temps qu’ils demeurent de vivantes images, toujours en évolution, des particularismes régionaux, ils constituent de précieux tableaux d’une société, avec ses mythes, ses jeux de rôles bien établis, mais aussi ses secousses, ses problèmes, ses angoisses ou ses rêves… (…). Le marché, la foire : un microcosme, une représentation d’un monde en évolution, une fresque vivante, ici et maintenant, d’hier à aujourd’hui. »’ 108 Sur les foires et marchés se reflètent encore aujourd’hui l’évolution de la société et des mentalités. Cela se doit en partie par leur capacité à réunir des individus, qui vont se côtoyer et échanger.

Notes
107.

M. de la Pradelle, op cit, 1996, pp.12-13.

108.

M. Bachelard, op cit, p.9.