3.1.1.1. Une gestion municipale et nationale

Si ce type de manifestation tend à disparaître au profit de la vente directe sur l’exploitation, certains marchés agricoles résistent, permettant ainsi de maintenir une concurrence et faisant même office de référence puisque certains servent à fixer les cours des marchés nationaux. En effet, chaque marché est géré par sa municipalité aussi l’organisation varie-t-elle d’un lieu à un autre. Il existe par ailleurs une fédération française des marchés de bétail vif (F.M.B.V.), qui permet d’harmoniser les échanges, les flux et les cotations au niveau national, d’organiser et de valoriser des produits de qualité et la filière… En 1997, les soixante marchés adhérant à la F.M.B.V. accueillaient 100 000 têtes par semaine. Parmi ceux-ci, on retrouve Fougères et Saint-Christophe-en-Brionnais. De nouvelles obligations se sont ajoutées en 1997 lorsque ce marché a reçu l’agrément européen.

Ainsi, à Saint-Christophe-en-Brionnais, il existe un droit de place (vingt-cinq francs 123 par bête) appliqué à l’éleveur et au marchand qui prend, la plupart du temps, la forme d’un abonnement annuel. Le reste de la semaine, les éleveurs peuvent venir présenter leurs bestiaux ; ils ne paient alors pas de droit de place. Sur le marché se trouvent des gardiens qui contrôlent l’abonnement, et qui s’assurent du bon déroulement et de la sécurité. Ceux-ci sont reliés par talkies-walkies aux employés municipaux se trouvant dans la salle des paiements qui assurent une permanence et annoncent par haut-parleurs l’ouverture des marchés.

Le règlement précise par ailleurs les horaires et les lieux dans lesquels les transactions doivent prendre place :

  • Les horaires : tout au long de la nuit, le foirail est animé par le va-et-vient des camions qui déchargent les bêtes, généralement toutes installées à trois heures. Chaque début de vente est annoncé par haut-parleur à six heures quinze pour les taureaux, et les bovins d’un an et plus ; à sept heures pour les broutards 124 et à huit heures pour les vaches de réforme 125 , les génisses et les châtrons (mâles castrés).
  • Les lieux 126  : le marché est exclusivement réservé à la transaction de bovins et de quelques chevaux destinés à la boucherie. Quelques camions de commerçants non-sédentaires (de matériel agricole) seulement, viennent s’installer à l’entrée de la rue principale, laquelle accueille un marché forain durant deux mois en été. Pour le marché aux bovins, les installations sont permanentes. On trouve ainsi deux halles (l’une réservée aux gros bovins, l’autre aux broutards) d’1ha 40, dont les places sont réservées à l’année par les éleveurs et distribuées selon les différentes catégories. Les halles sont divisées par catégories ‘(’ ‘«’ ‘ vaches », ’ ‘«’ ‘ bœufs », ’ ‘«’ ‘ génisses », ’ ‘«’ ‘ taureaux’ ») qui sont signalées par un panonceau. Des emplacements visualisés par des marques tricolores peintes sur la barrière sont réservés aux bêtes ayant le label rouge. La municipalité se targue de posséder un important site d’accueil et des équipements modernes, soit 3 ha de foirail permettant d’attacher jusqu’à 3 000 bêtes, 120 parcs d’attente réservés par les acheteurs qui les louent à l’année et 50 quais d’embarquement. En 1951, la modernisation de l’ensemble du foirail a nécessité la construction d’une halle aux paiements.

Notes
123.

Tarif pour l’année 2000.

124.

« broutard » : désigne les jeunes bovins (moins d’un an) qui, comme leur nom l’indique, viennent d’être sevrés et broutent dans les pâturages.

125.

« vache de réforme » : après avoir allaité plusieurs génération de jeunes bovins, elle est « réformée » et destinée à la consommation bouchère.

126.

Cf Annexe V.