Si durant longtemps les foires et marchés ont occupé une place centrale dans l’échange des marchandises, leur poids dans l’économie générale est aujourd’hui marginal. En effet, depuis les années 50, avec la mécanisation et le développement des transports individuels motorisés, les producteurs ne sont plus obligés de se rendre sur les places marchandes. Ce sont les négociants, avec qui ils ont des contrats, qui passent ramasser leurs produits sur l’exploitation, ce qui leur fait gagner du temps – qui sera occupé à d’autres travaux agricoles. Aujourd’hui, chaque producteur ou groupement de producteurs s’est constitué son propre réseau de commercialisation. Par facilité et par recherche de rendements, producteurs et éleveurs ont surtout fait appel à des marchands qui achètent en gros et se chargent de revendre. Dans ce contexte, la grande distribution est devenue le principal débouché, imposant les cours du marché et n’hésitant pas à importer des produits de pays étrangers.
Si le marché économique semble organisé, il s’est aussi sclérosé, enfermant les producteurs dans une certaine dépendance et offrant aux consommateurs un choix limité de produits : les variétés et les lieux de productions sont réduits en nombre, et ce sont quasiment les mêmes sur tout le territoire national.
On observe, depuis quelques années, une revalorisation de la vente directe, les producteurs voulant retrouver leur autonomie et le contrôle de leurs productions. Néanmoins, elle s’est diversifiée : outre les fêtes, les foires et les marchés, des magasins se créent sur le lieu même de l’exploitation, et des points de vente collective (P.V.C.) se développent, ainsi que la vente par correspondance.