La quantité au détriment de la qualité

Une deuxième série de critiques est adressée aux grandes surfaces, concernant la qualité des produits que l’on trouve dans ce mode de distribution. En effet, les habitudes de conservation des produits ne respectent pas toujours ses propriétés. Par exemple pour la facilité de stockage, les tiges de l’ail sont coupées, et on garde celui-ci en chambre froide. Or plusieurs producteurs précisent que l’ail qui n’a plus sa tige ‘«’ ‘ c’est une source d’évaporation de son arôme et d’entrée de champignons, de pourritures. Quand vous coupez la tige à un ail, la durée de conservation devient limitée (…) Et les grossistes, ils les mettent en chambre froide. L’ail est très sensible aux variations de température ».’ De la même façon, on nous fait remarquer que les pruneaux qu’on trouve sur la foire sont meilleurs et plus moelleux qu’en grande surface. Encore une fois cela est dû au mode de conservation. En effet, ‘«’ ‘ pour pouvoir le stocker un an facilement sans problème, il faut qu’il soit à 21% d’humidité (…). Ensuite, il est réhydraté. Ils le trempent dans de l’eau bouillante. Le sucre reste dans l’eau (…). Et y a les produits chimiques qui sont ajoutés à l’eau’ ». A Saulieu on critique également une gestion des stocks qui nuit à la qualité des produits. En effet, des éleveurs reprochent aux grandes surfaces de vente de ne pas laisser assez de temps entre le moment de l’abattage et celui de la vente, ce qui ne permet pas à la viande d’atteindre sa maturité et empêche le goût de s’exprimer pleinement. Ce qui est plus généralement reproché à la grande distribution est qu’elle privilégie la quantité à la qualité.

Pourtant on observe, depuis quelque temps, l’apparition, dans les linéaires, de produits ‘«’ ‘ de qualité’ », de gammes de luxe et de produits présentés sous des marques qui soulignent un lien au terroir. De plus, on peut souligner que des grandes surfaces jouent un rôle de proximité en distribuant les productions locales, en fonctionnant en circuit court. Les cerises de Bessenay se trouvent ainsi dans les grandes surfaces de la région lyonnaise. Les bœufs charolais y sont largement présents, dans les zones de productions. Cela est particulièrement visible au moment où le magasin mettra en vente une bête achetée lors d’un concours, annoncé par voie médiatique.

Ces deux séries de critiques justifient le choix pour la vente directe qui apparaît un moyen, pour le producteur, de maîtriser la commercialisation de ses produits.