4.1. D’un produit de marché à un marché de produits

D’un point de vue purement objectif – par opposition à une perception subjective, intuitive – le marché n’est qu’un lieu de commercialisation parmi d’autres. Rien de plus normal que d’y trouver des produits alimentaires ou manufacturés. Pourtant on observe qu’un même produit n’acquiert pas la même valeur selon le réseau de commercialisation qu’on lui a choisi. Elena Espeitx-Bernat observe justement que ‘«’ ‘ chaque voie de commercialisation est associée à un imaginaire déterminé’ ‘ 165 ’ ‘ ’» et qu’‘»’ ‘  à chaque produit un réseau lui correspond’ ». Ainsi elle rapproche des types de produits et des lieux de vente adaptés : au produit ‘«’ ‘ artisanat de luxe’ » correspondent les lieux de vente spécialisés et ‘«’ ‘ chic »’ ; d’autres, rattachés à un imaginaire lié à la ‘«’ ‘ santé »’ se vendent dans les magasins de diététique. Selon elle, les foires locales et les marchés sont les mieux adaptés pour les produits marqués des notions ‘«’ ‘ artisanat’ » et ‘«’ ‘ rural’ », de même que pour les produits dits ‘«’ ‘ locaux » ou ’ ‘«’ ‘ régionaux’ ». Néanmoins, il n’y a pas de réseau réservé, déterminé pour chaque produit.

On peut remarquer, comme l’ont fait d’autres auteurs, que les produits ne sont pas perçus de la même manière selon le lieu où on les trouve, comme si le lieu de vente conférait un statut particulier aux produits.

Notes
165.

E. Espeitx-Bernat « Los "nuevos consumidores" o las nuevas relaciones entre campo y ciudad a través de los productos de la tierra », in Agricultura y sociedad. Monográfico : los productos de la tierra en la Europa del Sur, 1996, p.110 (traduction de l’auteur).