Tout en découvrant une fête, un produit, c’est un territoire que l’on découvre : les caractéristiques du sol, le climat, les savoirs et savoir-faire locaux. Mais surtout, la fête permet de participer quelque temps à la vie sociale, de retrouver un lien communautaire. On voit vivre les gens du cru. Ceux-ci ont été désignés particulièrement ‘«’ ‘ typiques’ » sur les concours bovins. On entre dans leurs pratiques, on perce leurs secrets, on se plaît à attraper des phrases teintées d’un accent ou de patois… Si l’ambiance ressentie est souvent évoquée, on note un attachement particulier pour les marchés ou fêtes où sont présents des animaux vifs. Ceux-ci participent à l’ambiance : vivants, ils bougent voire menacent (il ne faut pas rester dans les allées au moment du chargement ou du déchargement des bovins), ils font du bruit, jusqu’à la cacophonie (surtout sous les halles) et ils dégagent une forte odeur. On peut les caresser et on s’émeut de leurs attitudes et de leurs ‘«’ ‘ facéties’ ».
Les touristes cherchent à expérimenter un rapport au lieu, à l’espace et au produit. D’une part, ils veulent connaître une région, son âme en participant aux animations locales qui réunissent toute la population, la visite de la fête faisant partie de la visite de la région. D’autre part, c’est un produit local qu’ils découvrent, qu’ils apprennent à apprécier, à préparer, à redécouvrir (viande). Il y a aussi l’envie de savoir ce que l’on mange, d’où le succès de ces manifestations et des visites à la ferme qui permettent de rencontrer directement le producteur, de le voir travailler… ce qui donne l’impression de reprendre la maîtrise de sa propre consommation.
Les touristes comme les occasionnels viennent sur ces manifestations dans un but de distraction. Ils viennent passer un moment agréable, un après-midi et découvrir une animation locale. On n’observe pas chez eux le plaisir de retrouver des amis, de la famille et on n’enregistre pas de souvenir au lieu comme chez les occasionnels. Ils n’ont pas d’attache affective au lieu. A l’aspect ludique s’allie l’aspect éducatif. On applique l’adage Inscrit dans le temps des loisirs, l’aspect éducatif n’est pas contraint et ‘«’ ‘ allier l’utile à l’agréable ».’garde une dimension ludique. Au plaisir de manger s’associe la volonté de savoir ce qu’on mange. Parce qu’ils sont novices, ils ne connaissent pas le produit, mais ils apprennent à le découvrir.