La médiété

La praxis se développe avec l'expérience. C'est en agissant vertueusement que l'on devient vertueux. Agir vertueusement consiste à s'efforcer de tenir la juste mesure ou médiété, à écarter les positions extrêmes pour s'éloigner tout autant des contraires et tendre vers le point d'harmonie, de perfection qui est le juste milieu. ‘«’ ‘ ... la vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant en une médiété relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme le déterminerait l'homme prudent ’ ‘«’ ‘’ ‘ 123 ’ ‘. ’Ainsi, par exemple, le courage est une médiété par rapport à la crainte (défaut de confiance en soi) et la témérité (excès de confiance en soi), la magnanimité est le juste sentiment de son mérite, médiété entre le défaut et l'excès, l'action juste est médiété entre l'injustice commise et l'injustice subie...

L'action vertueuse présente certains caractères, mais ces caractères extérieurs ne suffisent pas ; ‘«’ ‘ il faut encore que l'agent lui-même soit dans une certaine disposition quand il les accomplit ; en premier lieu, il doit savoir ce qu'il fait ; ensuite choisir librement l'acte en question et le choisir en vue de cet acte lui-même ; et en troisième lieu, l'accomplir dans une disposition d'esprit ferme et inébranlable ’ ‘«’ ‘’ ‘ 124 ’ ‘. ’

Notes
123.

Aristote, Ethique à Nicomaque, op. cit., II, 6, p. 106.

124.

Ibid., II, 3, p. 99.