1.2. Evaluation micro-économique

Il importe donc également de prendre en compte les effets individuels des politiques actives d’emploi. L’analyse micro-économique offre la possibilité de spécifier les stratégies individuelles des participants en prenant en compte l’hétérogénéité de leurs comportements d’entrée dans un dispositif actif. Les évaluations micro-économiques analysent les déterminants de la participation à un programme actif et mesurent son impact sur la durée de chômage et les salaires dans les emplois retrouvés.

La base de données de l’OCDE réalisée en 1997 permet d’évaluer l’efficacité de cinq grandes catégories de programmes actifs. Les aides à la recherche d’emploi (administration et services publics de l’emploi, 23% des dépenses) produisent des effets systématiquement positifs et contribuent à ramener plus rapidement les chômeurs dans l’emploi (Meyer, 1995). La formation des adultes représente la part la plus importante des dépenses engagées pour des mesures actives (24% des dépenses), mais ses résultats semblent toutefois très contrastés. Certains programmes mis en place au Canada, aux Etats-Unis et en Suède ont produit des taux de rendement (effets estimés sur les revenus ou l’emploi rapportés au coût des dépenses) faibles voire négatifs pour les participants (Forslund et Krueger, 1994, Park et al., 1996, Friedlander et al., 1997). Cependant, les résultats positifs observés sont systématiquement enregistrés pour les femmes adultes (Martin, 2000). Les mesures spécifiques en faveur des jeunes (15% des dépenses) conduisent quant à elles à des résultats mitigés. Les subventions à l’emploi dans le secteur privé (13% des dépenses) peuvent stimuler l’offre effective de travail et, dans un objectif d’équité, offrir des emplois à des chômeurs de longue durée. Toutefois, les effets d’aubaine et de substitution associés à ces subventions sont très élevés et les gains nets d’emploi associés ne représentent que 10% des postes créés. L’aide à la création d’entreprise semble fournir de bons résultats, principalement parmi les hommes de 30 à 40 ans ayant un bon niveau d’instruction (Martin, 2000). Enfin, la création directe d’emplois dans le secteur public (13% des dépenses) n’a guère aidé les chômeurs à trouver des emplois stables.