2.3. Synthèse

Le tableau 1 permet de synthétiser les déterminants les plus importants (en Amerique du Nord ou en Europe) influençant les coûts de reclassement que peuvent subir ces salariés que ce soit en termes de probabilité de licenciement, de durée de l’épisode de chômage, de probabilité de retour à l’emploi ou enfin de pertes salariales. Un déterminant majeur sur les marchés du travail nord-américain ou européens est l’ancienneté du salarié licencié dans son entreprise d’origine. Ses effets peuvent être particulièrement importants si les individus licenciés changent de métier, d’industrie, ou de région. Des différences apparaissent également selon le genre et l’âge. Ainsi, les femmes sont plus susceptibles de quitter le marché du travail pour basculer dans l’inactivité mais leur probabilité de licenciement est moins sensible aux cycles conjoncturels. Les individus âgés connaissent des pertes salariales plus importantes.

Tableau 1 : Causes et coûts de déplacement
Tableau 1 : Causes et coûts de déplacement

Source : tableau établi à partir des différentes études présentées.

Les causes d’entrée au chômage permettent de distinguer les demandeurs d’emploi entre eux. Ainsi, les licenciés économiques constituent une population spécifique en termes de coûts de reclassement. De plus, cette population est elle-même hétérogène : les parcours professionnels diffèrent en fonction du type de licenciement économique (individuel, avec ou sans fermeture de l’entreprise) qui peut alors avoir un effet de signal sur le marché du travail.

Par ailleurs, la principale différence entre les marchés du travail nord-américains et européens relève de la persistance des coûts de reclassement, les licenciés américains subissant plutôt des pertes persistantes en termes de salaire alors que les européens subissent plutôt des pertes durables en termes de durées de chômage. La réglementation du travail permet d’expliquer les difficultés de sortie du chômage qu’encourent les travailleurs déplacés européens (plus particulièrement en France) et l’effet persistant qu’elles peuvent avoir sur les trajectoires individuelles. Prendre en compte de manière spécifique le fonctionnement des marchés du travail nationaux permet de saisir l’impact des différences institutionnelles sur les durées de chômage des licenciés économiques.