2.2. Statique comparative

Le tableau 1 résume le sens des effets attendus des différents paramètres d’intérêt et des exogènes x et y du modèle sur le salaire de réserve, la distance de prospection d’équilibre et le taux de sortie du chômage (voir Annexe 2.B).

Tableau 1 : Propriétés de statique comparative des conditions d’équilibre du modèle
Tableau 1 : Propriétés de statique comparative des conditions d’équilibre du modèle

Le calcul des élasticités des variables endogènes au montant des indemnités chômage montre que le chercheur d’emploi augmente ses exigences salariales et réduit sa zone de prospection lorsque le montant des allocations chômage augmente. L’augmentation du taux de préférence pour le présent réduit les exigences salariales du chercheur d’emploi mais la perte de revenu espéré l’amène à réduire ses coûts de prospection en diminuant le rayon de la recherche. La combinaison de ces deux effets exerce un effet ambigu sur le taux de sortie de chômage. L’amélioration de l’efficacité individuelle de la recherche s’accompagne d’un élargissement de la zone optimale de prospection mais relève également les exigences salariales du chercheur d’emploi.

Compte tenu de la relation négative unissant le paramètre λ0 aux indices de distance aux ALE (paramètre x) et aux emplois (paramètre y), on note qu’une augmentation du taux d’arrivée des offres due à une plus grande proximité de l’agence locale ou d’un bassin d’emploi conduit le chômeur à augmenter ses exigences salariales et à réduire sa distance de prospection.

On obtient notamment :

D’après les équations (10) et (11), on peut conclure que les deux stratégies de recherche exercent des effets ambigus sur le taux de sortie du chômage. Comme chez Fougère, Pradel et Roger (1998), l’effet total sur le taux de sortie du chômage est indéterminé. En effet, si les proximités spatiales de l’ALE compétente et des centres d’emploi exercent un effet direct positif (externalité spatiale), en revanche les effets indirects sur le salaire de réserve et sur la distance optimale de recherche jouent négativement.

Face à l’ambiguïté de l’effet théorique de la distance de prospection sur le taux de sortie du chômage, une estimation économétrique (sous forme réduite 55 ) est proposée. Il s’agit de faire apparaître, dans le cas du marché du travail français, les effets discriminants des contraintes spatiales subies par les individus sur le succès de la prospection. Le modèle théorique proposé a montré que la dimension spatiale peut influencer les stratégies de recherche des demandeurs d’emploi mais il ne nous permet pas de conclure. Il est donc nécessaire de confronter les résultats du modèle théorique aux faits empiriques. Les estimations économétriques proposées analysent le comportement de mobilité spatiale des demandeurs d’emploi en distinguant les causes d’entrée au chômage et la non participation à une convention de conversion 56 (effet de lock-in).

Notes
55.

Un tel type d’estimation permet d’évaluer les probabilités d’accès à l’emploi sans avoir à expliciter la forme structurelle du modèle de recherche proposé.

56.

L’analyse sur les adhérents ne portera que sur la dimension de la mobilité spatiale et non pas sur leur durée de chômage. Cette analyse fera l’objet d’une attention particulière au cours du troisième chapitre. Par ailleurs, l’enquête « Trajectoires des Adhérents à une Convention de Conversion » ne distinguant pas les huit zones d’emploi, l’environnement spatial des bénéficiaires peut se révéler différent et gêner toute comparaison.