3.2. Estimations non-paramétriques

Les procédures d’estimation de durée non-paramétrique permettent de mener un premier type d’estimation afin d’évaluer les taux de sortie du chômage sans tenir compte de l’hétérogénéité observable, c’est-à-dire l’influence possible de variables explicatives. Elles ont donc une utilité essentiellement descriptive en tant qu’analyse préliminaire (voir encadré n°2).

Une analyse par strates de l’échantillon fait apparaître quelques uns des effets discriminants des contraintes spatiales supportées par les individus au cours de l’épisode de recherche d’emploi sur les taux de survie (voir Annexe 2.C). La figure 1 montre que les individus entrés au chômage suite à une fin de contrat (fin de CDD, fin d’une mission d’intérim) sortent le plus rapidement du chômage. Viennent ensuite les individus entrés au chômage après démission. Les individus ayant subi un licenciement économique restent le plus longtemps dans l’état de chômage.

Si l’on tient compte de la proximité aux emplois et à l’ALE compétente, on observe que le taux de survie des licenciés non-adhérents est encore une fois le plus élevé. Cet écart est d’autant plus marqué que la contrainte d’éloignement est de plus en plus forte, alors que pour les autres causes d’entrée au chômage (démission et fin de contrat) on observe un rapprochement (figures 2 à 6). Les durées de chômage des licenciés économiques apparaissent donc être plus sensibles à ces deux formes d’éloignement.

Enfin en général, les individus titulaires d’un permis de conduire ou possédant une automobile réduisent de manière très sensible leur durée de séjour dans l’état de chômage. Cet effet est moins accentué lorsque l’individu réside en Ile-de-France compte tenu du réseau de transport (figures 7 à 12). Les estimations économétriques vont permettre d’affiner les résultats issus de l’analyse non-paramétrique

La section suivante présente les modèles économétriques estimés pour chaque type de chômeurs. Du point de vue de l’estimation économétrique, le paramètre d’intérêt du modèle théorique, c’est-à-dire la distance de prospection (d*), est ici indirectement mesuré à travers deux types d’information : l’acceptation d’une mobilité spatiale ou l’augmentation de la distance de déplacement domicile-travail. Nous revenons plus précisément sur la construction de cette variable.