1. Développements micro-économétriques récents dans l’évaluation des politiques actives d’emploi

Il existe une littérature abondante examinant d’une part les effets des programmes de réinsertion à la fois sur les durées de chômage et les salaires (Ashenfelter, 1978, Bassi, 1984, Heckman, Hotz et Dabos, 1987) et rendant compte d’autre part des difficultés rencontrées lors de l’estimation économétrique de ces effets (Heckman et Hotz, 1989, Moffitt, 1991, Heckman et Smith, 1996). Les chapitres de Heckman, Lalonde et Smith (1999) et de Angrist et Krueger (1999) dans le Handbook of Labor Economics témoignent des progrès effectués dans ce domaine et des débats que ces nouveaux outils d’évaluation génèrent. En effet, l’utilisation d’une méthode d’évaluation particulière est susceptible de conditionner fortement les résultats. De ce point de vue, Heckman et Smith (1996) soutiennent que « All evaluation methods require assumptions. Evaluating the plausability of those assumptions in each particular evaluational context is the most important step in solving evaluation problems 70 ».

Les problèmes d’estimation liés à l’analyse de l’efficacité de tels programmes correspondent principalement à l’existence d’un éventuel biais de sélection à l’entrée du dispositif. De ce point de vue, l’évaluation permet d’établir si les modifications observées en termes de reclassement des chômeurs sont effectivement attribuables au programme évalué ou si elles sont principalement dues aux caractéristiques des individus. La section suivante revient sur ce type d’enjeux (Heckman et al., 1999,Brodaty, Crépon et Fougère, 2002b).

Notes
70.

Traduction de la citation : « Toute méthode d’évaluation requiert des hypothèses. Evaluer la pertinence de ces hypothèses dans chaque contexte particulier constitue l’étape la plus importante dans la résolution des problèmes d’évaluation ».