3. Formation et durée de chômage

Les vingt dernières années ont été caractérisées par deux tendances : un accroissement puis une persistance de l’importance du chômage de longue durée et un glissement horizontal de la courbe de Beveridge 83 . Deux types d’explication ont été apportées à ces deux tendances (Van der Linden, 2002). La première met l’accent sur un problème accru et persistant d’inadéquation entre le profil des postes vacants et celui des demandeurs d’emploi (dès leur entrée au chômage). Ce phénomène difficile à quantifier, découlerait notamment de l’évolution technologique et de la concurrence mondiale accrue pour les tâches les moins qualifiées. La deuxième explication est liée à l’allongement de la durée individuelle d’inoccupation, créant un phénomène de découragement et une perte de savoir-faire pouvant conduire à un retrait du marché du travail (Coles et Masters, 2000). Ceci entraîne une baisse des chances de sortir du chômage. L’amélioration des qualifications des chômeurs apparaît donc importante, cependant ces deux explications accordent une place différente aux formations.

Si l’on privilégie la première explication, les formations couplées à des mesures visant à modifier la distribution des postes vacants dans l’économie, doivent jouer un rôle important dans la réduction des inadéquations de profil. De ce point de vue, la formation devrait prendre place dès l’entrée en chômage des personnes concernées. Dans le cadre de la seconde explication, la formation doit s’adresser à des personnes enlisées dans le chômage.

L’objectif de cette section est de déterminer si les formations proposées dans le cadre des conventions de conversion (c’est-à-dire dès l’entrée en chômage) améliorent les taux de sortie du chômage des bénéficiaires. La section suivante permet de déterminer les incitations des individus à se former.

Notes
83.

Cette courbe établit une relation entre taux d’emplois vacants en ordonnée et taux de chômage en abscisse.