3.6. Présentation des résultats

La présentation des résultats portera tout d’abord sur les déterminants de l’accès à plusieurs formations et ensuite sur la probabilité de retrouver un emploi. L’ensemble des résultats sont reportés dans le tableau 6.

D’une part, conformément à l’hypothèse de la théorie du capital humain qui montre que l’investissement en formation diminue avec l’âge, on observe que les hommes de plus de 50 ans ont une plus faible propension à suivre plusieurs formations. Les individus ayant un niveau d’ancienneté élevé (plus de dix ans), sont des individus qui ont en général accumulé un capital humain spécifique à leur ancienne entreprise. Ils ont plus de difficultés à s’investir dans une nouvelle formation. Le résultat selon lequel le statut marital réduit la propension à suivre une formation n’est ici vérifié que dans le cas des hommes. En effet, ces derniers en tant que chefs de famille peuvent être contraints de trouver un emploi rapidement et donc d’intensifier dès leur entrée dans le dispositif leur effort de recherche. Il faut noter que pour les femmes il peut se poser un problème de participation au marché du travail, comme cela l’a souvent été observé dans la plupart des études. Celles-ci peuvent en effet être incitées à quitter le marché du travail après passage par le dispositif. Les estimations menées ici ne permettent pas toutefois de tenir compte de cet aspect. Les individus de nationalité étrangère ont une plus faible probabilité de suivre des formations, ceci confirme les résultats qui montrent que les minorités ont généralement un plus faible accès à la formation.

Comme pour l’estimation précédente, l’investissement en formation augmente avec le niveau de qualifications et la taille de l’entreprise de leur précédent emploi. Par ailleurs, les individus ayant subi un licenciement collectif, avec ou sans fermeture de l’entreprise sont plus susceptibles de s’investir dans une ou plusieurs formations. Ces individus ont une moins forte probabilité de souffrir d’un quelconque stigma lié à leur licenciement par rapport aux licenciés économiques individuels. De ce point de vue, ces derniers sont donc moins susceptibles de suivre une formation dans une perspective d’améliorer la qualité du signal lié à la nature de leur licenciement.

Si l’on observe les déterminants de la probabilité de retour à l’emploi, les individus qui ont les meilleures « dispositions » sur le marché du travail (plus qualifiés, plus éduqués, plus jeunes, de nationalité française) retrouvent plus facilement un emploi. Concernant les variables de formation, les individus ayant suivi une ou plusieurs formations ont une plus forte probabilité de retrouver un emploi par rapport à ceux qui n’en ont pas suivi. Ce résultat peut s’interpréter en tant que signal positif en termes de motivation de la part des bénéficiaires.

Les résidus des trois équations sont supposées être corrélés. Leur signe permet de spécifier la nature de la sélection. Le coefficient de corrélation entre l’équation de formation et celle de retour à l’emploi ( ₃ ) est le seul significativement différent de zéro. Il est positif ce qui implique que les déterminants de l’accès aux formations par nature inobservables influencent positivement ceux de l’équation de retour à l’emploi. Ainsi toutes choses étant égales par ailleurs, les individus qui accèdent à une formation sont ceux qui ont plus de chances de retrouver un emploi.