1.3. Les années 1970 : l’arrivée de l’ordinateur

Dans les années 1970, l’informatique fait réellement son entrée en archéologie. Ce sont surtout les universités qui se sont dotées d’ordinateurs, en France comme en Amérique ou en Allemagne. Seul un petit nombre d’archéologues peut donc se lancer dans la découverte de cet outil, sélection aggravée par le fait que l’usage de ces ordinateurs est assez compliqué : il faut en particulier savoir se servir d’un langage de programmation spécialisé, abstrait et rébarbatif pour pouvoir communiquer et échanger avec ces machines. Néanmoins ces ordinateurs permettaient en archéologie quantitative de résoudre “[…] les problèmes de typologie, d’identification culturelle, de sériation, de caractérisation physico-chimique, d’analyse spatiale, de modélisation de systèmes culturels, etc. […]” (Djindjian 1996-2, p. 1259). Dans le même temps, l’archéologie va orienter sa recherche différemment en privilégiant le travail sur le quotidien et non plus sur le bel objet comme jusqu’ici. Cette recherche va surtout s’effectuer par l’intermédiaire de fouilles de sauvetages ou de grands travaux. Ces fouilles vont conduire à manipuler de grandes quantités de matériaux qui ne pourront plus être traités simplement par des méthodes manuelles.

C’est à cette époque qu’apparaît pour la première fois la notion de banques de données. “Le développement du concept de “banques de données” est apparu, en informatique, dans les débuts des années 1970 pour désigner la possibilité offerte par les ordinateurs de stocker de grandes quantités d’information et d’en permettre la recherche par un langage d’interrogation à partir d’un terminal distant” (Djindjian 1986/1987, p. 17).

C’est aussi en 1972 qu’apparaissent, au Ministère de la Culture, dans le cadre de la gestion administrative du patrimoine, la notion de carte archéologique automatique et la première codification qui devait permettre de construire l’inventaire de tous les sites archéologiques connus en France quelle que soit leur importance.

En 1975, le bureau du Ministère de la Culture en charge de l’archéologie est informatisé. Le Service des Fouilles et des Antiquités fait la demande du matériel et du personnel nécessaires à la mise au point d’un instrument pour ficher électroniquement les sites archéologiques. SIGAL 1, la première base de données d’inventaire des sites archéologiques, voit le jour en 1978.

Une littérature sur les banques de données en archéologie apparaît alors accompagnant une série de colloques, de tables rondes, … comme le colloque national du CNRS N° 932 qui a eu lieu à Marseille les 12-14 juin 1972. Les titres des articles et des interventions dans cette littérature révèlent clairement dans l' ensemble cette volonté nouvelle et collective du traitement de la question documentaire par l’informatique pour les données archéologiques, leur archivage, leur gestion, … : essais pour la constitution d’une banque de données …, problèmes posés par la constitution d’une banque de données …, premiers éléments d’une expérience …, projet de code pour l’analyse d’une collection …, …