5.5. SYSLAT 39

Pour comprendre le fonctionnement de SYSLAT il faut avant tout connaître l’organisation de la fouille que préconise Michel Py. SYSLAT se base sur la notion de site, plus grande division spatiale du SIA. Un site est tout ce que l’on considère faire partie d’un même ensemble du point de vue de l’enregistrement. SYSLAT peut traiter plusieurs sites de concert. On parle alors de site courant pour celui sur lequel on travaille. Pour les grands pôles archéologiques, le site pourra être divisé en plusieurs chantiers. Le chantier se comporte donc comme un site mais il faut veiller à ce que l’unicité dans le site soit maintenue (il ne pourra y avoir qu’une seule zone ayant le même numéro dans tout le site). Le site comprend deux subdivisions : la zone et l’Unité Stratigraphie (US). La zone ne répond à aucune règle de découpage, ni spatiale, ni temporelle. La seule contrainte que l’on doit respecter est qu’une zone ne peut contenir que 999 US. La zone peut être divisée en secteurs mais ceux-ci n’entreront en rien dans la codification des “objets archéologiques”. L’US, enfin, est la plus petite unité de référence du site. L’US d’un point de vue théorique, […] recouvre en principe tout résultat cohérent d’une action anthropique ou naturelle unique, qu’elle se concrétise ou non sur le terrain par une donnée physique. Les US peuvent ensuite être regroupées en fait et ensembles. Le fait est en hiérarchie le premier regroupement logique des US. Dans la pratique cependant, la notion de Fait est réservée aux US entrant en composition dans les structures identifiables du point de vue technique ou fonctionnel. L’ensemble se place en hiérarchie à un niveau supérieur au Fait : il s’agit d’un outil de synthèse qui doit permettre de regrouper à la fois les Faits et les US non comprises dans les Faits, sur des critères à la fois chronologiques, spatiaux et fonctionnels.

La structure de SYSLAT est très complexe, d’ailleurs je n’ai rencontré aucun schémas de structure dans tous les documents que j’ai traités.

Cette complexité provient de l’histoire de SYSLAT et du fait qu’au départ ce SIA était un regroupement de plusieurs fichiers indépendants. On imagine parfaitement une évolution de la structure en fonction des besoins des différents intervenants et spécialistes. Chacun se consacrant bien sûr à sa partie propre. La pratique de SYSLAT aidant, il doit être possible au bout d’un temps de saisie, navigation, consultation et recherche, d’avoir une idée presque complète des possibilités de tout le système.

SYSLAT se compose des piles suivantes réunies suivant cinqs catégories : terrain, mobilier, prélèvement et spécialités, chronologie, documentation et gestion.

Pour ma part, après ma lecture attentive de Lattara 10, je rajouterais à cette liste des utilitaires qui font la spécificité de SYSLAT, c’est-à-dire toute cette palette d’outils qui fait de SYSLAT, pour la plupart des archéologues, “une base de données d’aide à la publication”. Il s’agit de :

L’accès à SYSLAT se fait par l’intermédiaire d’un alias nommé départ SYSLAT et que le système d’installation place directement sur le bureau de l’ordinateur d’accueil lors de l’installation du logiciel. Cet alias permet d’ouvrir l’application Hypercard™ et SYSLAT au niveau de la carte d’accès “menu général” (voir image ci-dessous). Cette carte, outre le fait de pouvoir naviguer dans SYSLAT, va permettre de choisir le code du site courant — c’est-à-dire le site sur lequel on souhaite travailler — de personnaliser le système par rapport à l’ordinateur et aux fonctions que l’on souhaite (logiciels liés, couleur, vérification de la saisie, mise à jour, …) et surtout de gérer les mots de passe (voir paragraphe p. 116).

Figure 8 : la carte “base”
Figure 8 : la carte “base”

Cette carte oriente vers 5 autres cartes de navigation plus spécifiques :

Ces cartes sont complétées par deux autres cartes qui permettent d’accéder plus rapidement aux données de terrain ou de mobilier à partir d’une zone déterminée. Ce sont les cartes :

Ce système de carte regroupe donc des fichiers par blocs cohérents, ce qui dans un premier temps peut paraître simplifier les navigations logiques au sein du SIA. Néanmoins le fait que l’on puisse accéder à certaines piles par plusieurs cartes complexifie la vision que l’on peut avoir de la structure du SYSLAT. De plus on peut aussi accéder à diverses piles à partir d’une autre pile. Par exemple dans la pile des US d’une zone on peut accéder à la pile fait, à la pile photo, à la pile mobilier, … (il y a en tout 15 liens visibles qui partent de cette pile. On ne compte pas les liens avec les autres cartes de la même pile, liens stratigraphiques). L’esprit est vite perdu dans ce labyrinthe de liens. Cela risque de poser de gros problèmes et des oublis de liens si jamais on souhaite un jour transférer SYSLAT vers un autre logiciel de base de données. Cela entraîne aussi le fait qu’il est très difficile à un utilisateur de se faire une idée d’ensemble de la base. Même par l’intermédiaire de la fonction “organigramme”, qui est censée à la fois renseigner sur la composition du système local (c’est-à-dire les piles qui sont utilisables) et permettre une navigation rapide par un simple clic sur un titre, il est difficile d’obtenir cette vision d’ensemble nécessaire à une utilisation optimale de la base. Néanmoins si on considère que les différents blocs cohérents de ces cartes précitées correspondent à un usage spécifique pour la saisie de ces blocs par une personne différente, qui n’a pas besoin de connaître les autres piles et possibilités de la base que celles qu’il y a sur sa carte de navigation, là, la vision de cette mini-structure est beaucoup plus simple.

Figure 9 : la carte “organigramme”
Figure 9 : la carte “organigramme”
Notes
39.

Les textes en italiques de ce chapitre sont tirés de :

PY 1997 : Py (Michel), Lattara 10 : SYSLAT 3.1 (système d'information archéologique) — Manuel de Référence — , Lattes, UMR 154, ARALO, AFAN, 1997.