C. MÉTHODOLOGIE

Comme nous avons pu le voir dans la partie précédente, la création d’une base de données nécessite un grand travail en amont afin de déterminer les besoins et ensuite pouvoir les traiter. Ce travail en amont est la condition sine qua non pour obtenir une base de données cohérente, regroupant tous les éléments dont les utilisateurs ont besoin pour leurs études et raisonnablement structurée.

Pour pouvoir créer une base de données minimale il fallait donc que je puisse mettre en place un protocole de création. Celui-ci s’est construit en fonction des différentes analyses et conclusions que j'ai pu tirer des études des bases de données que j’ai effectuées. Ce protocole se conduit selon onze points hiérarchisés et chronologiques. Il est indispensable de tous les traiter. Ces points sont :

Je détaillerai donc ces différents points pour pouvoir guider un futur concepteur.

Ce protocole a été testé lors de la mise au point d’une base de données pour le Centre de Pondichéry (Inde du sud) de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO). Ce centre avait besoin d’une base d’archivage et d’étude des données provenant d’un programme de recherche sur les cycles narratifs en Inde du sud. Je reviendrai dans le deuxième chapitre sur la définition de ce programme. Le choix de cette base pour tester le protocole que j’avais mis en place était double. Premièrement les personnes qui avaient besoin de cette base n’avaient jamais utilisé une base de données. Ils n’avaient donc pas une idée très précise de ce dont ils avaient besoin. Ils savaient simplement qu’ils ressentaient la nécessité d’avoir un outil puissant pour mener à bien cette étude, outil différent de ceux qu’ils avaient l’habitude d’utiliser. Dans ce cas, le protocole de création était plus que nécessaire puisqu’il nous a permis d’avancer étape par étape et surtout de ne laisser de côté aucun point ce qui aurait été catastrophique pour l’intégrité de la base. Le deuxième élément important du choix de cette base portait sur sa nature. En effet celle-ci n’était pas une base archéologique au sens strict du terme comme celles que je venais d’étudier mais plutôt une base iconographique. Cela me permettait donc de voir si mon protocole fonctionnait sur un autre type de base et si l’on pouvait le considérer comme valide. Je présenterai donc dans le deuxième chapitre, l’histoire de la création de LILA et la validation du protocole.

Ce protocole m’a ensuite servi à monter la base minimale que je souhaitais constituer à la fin de cette étude. Cette proposition est une synthèse de toutes les remarques, constations, observations, mûrissements, …, que j’ai pu faire au cours de ces quatre années de travail. C’est aussi, pour aller au-delà de ce que proposait J.-C. Gardin en 1972, une solution, parmi sûrement d’autres, pour pallier les problèmes que l’on rencontre en ce moment et depuis longtemps dans le domaine des bases de données en archéologie et non pas proposer un “énième” système d’archivage — d’ailleurs cette proposition se limite à une structure sur le papier. Ces problèmes ont été évoqués dans la Partie I mais je pense que je pourrai les résumer ainsi : comment gérer l’archivage des données issues d’une fouille pour en permettre l’étude et en assurer l’exploitation ? Quel tronc commun proposer pour assurer une certaine unité et une pérennité de ces bases ?

Je présente les composants de cette base dans le troisième chapitre de cette partie.