3.1. Les données de la catégorie “terrain”

L’important avant tout est de pouvoir situer les fouilles. Comme il existe en France un inventaire archéologique, il est indispensable de pouvoir s’y référer. L’entité archéologique de PATRIARCHE se caractérise comme un ensemble cohérent de vestiges 79 présentant une unité chronologique et/ou fonctionnelle sur un espace donné (voir Tome I-partie A, chapitre 5.2 - L’inventaire archéologique de la France et l’application PATRIARCHE, p. 55). La base devra donc prendre en compte le fait qu’il pourra y avoir plusieurs entités archéologiques pour une même aire géographique.

Pour mieux définir cette entité archéologique et en rendre sa perception physique plus évidente, il suffit de la comparer au terme de gisement 80 dans le sens employé par les géologues. Un gisement, comme donc une entité archéologique est toujours géoréférencé et “contient quelque chose”, même si on ne sait pas forcément quoi à l’avance. Il y a néanmoins des signes. Le mot site, quant à lui, même si c’est le plus utilisé aujourd’hui, est beaucoup trop vague et ambigu pour pouvoir être encore employé.

Cette entité archéologique pouvant représenter une superficie assez importante — au Mont Beuvray par exemple à certaines périodes d’occupation l’entité peut représenter 200 hectares — il est nécessaire de pouvoir la diviser. La notion de chantier est semble-t-il la plus appropriée à cette division puisqu’elle se rapporte à une action : on entre dans la fouille ; alors que la notion de zone, le plus souvent utilisée dans les bases de données, évoque plus un espace “subi”. Le chantier apporte donc en plus du découpage de l’entité, une dimension physique supplémentaire. Le responsable des fouilles de l’entité a toute liberté pour définir plus précisément ce chantier : sondage, espace de fouille conduit par une même équipe (pouvant regrouper plusieurs sondages), …, et même pourquoi pas intégration des fouilles anciennes. Cela dépendra bien-sûr de la nature et de la superficie de l’entité archéologique.

La division suivante et ultime du terrain sera l’unité de fouille, UF. Je préfère conserver cette terminologie utilisée sur les fouilles menées par BIBRACTE, centre archéologique européen puisqu’elle permet d’utiliser toute méthode de fouille. L’UF pourra aussi bien être une unité stratigraphique qu’un carré de fouille préhistorique. De plus elle permet aussi d’intégrer dans le même concept les regroupements tels que les faits et autres “entités archéologiques structurées” et “entités spatiales”. Cette terminologie laisse là aussi libre décision au responsable de la fouille puisqu’il n’est pas soumis à des regroupements prédéfinis. C’est l’interprétation de l’UF qui permettra ces regroupements. L’UF pourra donc être la plus petite division dans l’enregistrement des données de terrain ainsi que l’unité documentaire de la base. L’UF est le résultat physiquement enregistré d’une action anthropique ou d’un phénomène naturel. On distingue les UF positives (dénotant une action donnant un volume), les UF négatives (dénotant une interface théorique entre deux actions) et les UF englobantes (regroupant des UF positives et/ou des UF négatives formant un ensemble cohérent). On peut ajouter à cet inventaire une variante de l’UF positive, l’UF construite, qui permet de traiter les UF positives en élévation.

L’entité archéologique, le chantier et l’UF sont des données géoréférencées

Notes
79.

vestiges : restes mobiliers ou immobiliers, témoignant d'activités passées.

80.

Gisement : disposition des couches de minéraux dans le sous-sol / masse minérale importante, propre à l'exploitation (le Petit Robert, 1979)