5.2. Référentiels

Les référentiels de la base minimale sont surtout des listes de termes de vocabulaire.

Ces listes de termes ou listes de valeurs sont indispensables comme on l’a déjà vu puisqu’elles permettent d’associer à une donnée un terme et une orthographe unique. Elles aident à la détermination plus ou moins précise de la donnée et à la recherche et ceci dans une entité archéologique et par extension au niveau de toutes les entités archéologiques. C’est-à-dire que les référentiels de toutes sortes utilisés dans la base minimale doivent être identiques pour toutes les entités. Ceux sont aussi des éléments de liens entre toutes les bases comme les codes d’inventaires et les rubriques principales.

Dans l’absolu, il est tout à fait possible de penser à des référentiels communs à tous les chercheurs mais dans la réalité cela l’est beaucoup moins. Pour exemple, une liste de valeurs des catégories de céramique commune à tous les chercheurs est une utopie. En effet, il faut pouvoir gérer le lieu car les céramiques découvertes à Lattes n’ont que peu de ressemblance avec celle du Mont Beuvray et le temps puisqu’une céramique du Moyen Âge n’a rien à voir avec une céramique de la Tène D2. Le domaine de la céramique est le plus complexe, le travail sur le verre, les objets en os, ou même les interprétations normalisées d’UF présentent des dissemblances moindres.

Il faudrait donc arriver à déterminer par périodes et par grandes aires géographiques historiques des référentiels spécifiques pour chaque rubrique concernée. Ceci est un travail énorme mais indispensable pour arriver un jour à ce que les chercheurs parlent enfin de la même chose. Pour l’instant celui-ci n’a pas été mené à bien. Il existe certes des embryons de référentiels communs au niveau de laboratoires, d’instituts ou de centres de recherches mais ceux-ci ne sont pas exploités en dehors de ces microcosmes. Il existe aussi, dans les publications de la Maison de l’Orient méditerranéen par exemple, des dictionnaires typologiques comme le Dictionnaire illustré multilingue de la céramique du Proche-Orient ancien (Yon, 1981) ou le Manuel de céramique chypriote I. Problèmes historiques, vocabulaire, méthode (Yon, 1976) mais ceux-ci couvrent des champs qui sont bien loin du territoire français auquel je me limite dans ce travail. Il devient donc indispensable aujourd’hui que les chercheurs d’une même discipline, ou plutôt d’une même spécialité se mettent d’accord sur un vocabulaire commun. Malheureusement cela n’est pas chose facile et demandera encore beaucoup de temps. Mais ce n’est que par l’existence d’un pont entre les différentes fouilles, périodes, spécialités, …, comme veut l’être cette base minimale que cette condition pourra être remplie.

Je ne peux donc pas ici présenter des listes de valeurs pour la saisie des rubriques que je propose pour le tronc commun. La seule chose que je puisse faire est d’expliquer comment structurer une liste de termes.

Il est vrai que la présentation d’une liste par ordre alphabétique rend la saisie plus rapide puisque l’on sait où trouver le terme que l’on souhaite, il suffit de taper les premières lettres du mot pour que la liste de valeurs se cale dessus. Mais ceci rend l’usage de la liste caduque pour l’aide à la détermination de la donnée et pour la recherche. En effet la liste alphabétique ôte tous liens entre données d’un même type. Il faut donc gérer une liste de valeurs suivant un regroupement chronologique s’il y a lieu, puis à l’intérieur de celui-ci selon un regroupement par type de données et, à l’intérieur de ce type par une hiérarchisation de termes allant du plus détaillé au plus général pour finir par “indéterminé”, “indéterminable” ou “autre”.

Par exemple, voici la liste de valeurs de la rubrique catégorie MaCoTeC dans la base de données bdB. Elle se découpe entre des “matériaux antiques” et des “matériaux post-antiques”, puis à l’intérieur de chaque partie chronologique, le regroupement s’effectue selon les “matériaux de toiture”, les “matériaux de maçonnerie” puis un espace “divers” pour traiter les matériaux indéterminés.

La présence des numéros sert en fait à retrouver plus facilement les termes pour une saisie plus rapide en fonction des indications qui sont portées sur la fiche papier si l’identification de l’objet a déjà été faite, sans avoir à faire dérouler toute la liste. Il suffit de taper le numéro pour atteindre directement le terme souhaité. Lorsqu’une personne veut entreprendre une recherche, il lui suffit de choisir dans la liste le terme qui lui convient en fonction de la période qu’il recherche et du type de matériau.