3.5. Conclusion

Dans ce chapitre nous avons pu mettre en évidence un certain nombre des propriétés de nos corpus. Les premières observations font état de la vitesse moyenne à laquelle se construit l'activité d'un canal. Cela nous amène à nous interroger sur l'activité de lecture des utilisateurs. La vitesse de lecture sur écran est en moyenne inférieure à la vitesse de lecture sur papier. Ainsi, un lecteur moyen lit environ 240 mots par minute sur papier, tandis qu'il lit 200 mots par minute (1294 signes par minute, espaces comprises) sur écran (25% plus lente en moyenne). Ainsi, pour certains corpus, on peut supposer qu'une grande partie des utilisateurs n'est pas en mesure de lire toute l'information qui se présente à lui et ce, d'autant plus que le rythme de l'activité n'est pas linéaire, pour plusieurs raisons. Il faut rappeler en effet que l'activité se constitue en temps réel et que c'est là, évidemment, un caractère qui distingue nos corpus des corpus écrits habituels, la vitesse de décodage dépendant alors de la vitesse de production. D'autre part, les interventions humaines ainsi que les lignes systèmes sont présentées d'un seul bloc et non pas caractère par caractère. Le nombre de participants engagés dans une unité conversationnelle ainsi que le nombre d'unités conversationnelles menées en parallèle peut localement augmenter le rythme de l'activité. Il est alors probable que les utilisateurs ne lisent qu'une partie de l'activité, cela pouvant éventuellement entraîner des dysfonctionnements dans les échanges.

Nous avons montré également en observant le format des fichiers collectés que toutes les lignes n'ont pas le même statut et que chaque type doit donc faire l'objet d'un traitement particulier. Ainsi, nous avons pu observer que les lignes systèmes sont, pour la plupart des corpus, en proportion très supérieure à celle des lignes de messages, et que leur nature est particulière. Subséquemment, si les utilisateurs ne lisent qu'une partie de l'activité, il est probable qu'ils concentrent leur lecture sur les lignes de messages. D'autre part, nous avons vu que les lignes systèmes sont fortement redondantes, il est donc probable que leur décodage soit le fait d'un traitement global particulier.

Les deux possibilités d'intervenir spontanément et verbalement sur un canal ne sont pas également utilisées. Il conviendra d'observer leur fonction au moment des analyses linguistiques.

Enfin, nous avons observé qu'une petite proportion des participants actifs d'un canal constitue l'essentiel de l'activité.