5.1.3. Autres phénomènes de réduction formelle

Nos corpus montrent, nous l'allons voir, que le code IRC manifeste une pseudo écriture phonétique, qui se base sur plusieurs procédés. La difficulté de l'étude du code à ce niveau réside dans le mélange des deux systèmes. Le système graphique du français entretient un rapport à l'oral dans la mesure où il est alphabétique, bien que certains tentent de lui donner une description autonome 139 . Il existe des correspondances entre les unités phonétiques et les unités graphiques qui sont une première phonologisation, ou abstraction de la réalité sonore.

Selon Catach (1995:27) "80 à 85 % des signes d'un texte quelconque sont chargés en français de transcrire les sons". Les autres signes apportent un "complément d'ordre syntagmatique (positionnel) ou paradigmatique (flexionnel ou dérivatif) ou sont des lettres étymologiques, historiques ou diacritiques". Catach (1995:27) note encore que "3 à 6 % des mots ont […] en français une graphie globale spécifique" qui utilise divers éléments du système dans un objectif spécifique de distinction formelle.

Dans un premier temps, il s'agit de se donner des critères fiables permettant de reconnaître le phénomène de représentation des sons. La difficulté à repérer les représentations de l'oral dans le code écrit des IRC est en partie liée à l'orthographe. Le code écrit normé est une représentation de l'oral qui contient en lui-même une forme d'abstraction, de systématisation et de standardisation. Le système graphémique entretient des rapports avec le système phonémique qui sont complexes 140 .

Certains phénomènes présents dans nos corpus montrent indiscutablement une tentative de représentation phonétique. Le procédé du rébus est une preuve incontestable de la représentation de sons de l'oral, sauf à dire que des lettres représentent d'autres lettres. On ne peut donc pas considérer le code comme relevant purement du système graphique et se contenter médiocrement de relever des fautes. Il reste à déterminer à quel point la représentation de l'oral intervient dans le code, quelles sont ses formes et quelles sont ses fonctions.

Notes
139.

Anis et al. (1988)

140.

Pour un exposé on se reportera à Blanche-Benveniste (1978) et Catach (1995)