5.1.3.1. Le procédé du rébus

Un rébus, faut-il le rappeler, est le résultat d'une activité linguistique ludique, qui met en jeu un ensemble de formes visuelles (dessins, symboles, pictogrammes, chiffres, lettres, mots…). Un signifiant iconique évoque un signifié qui à son tour appelle un signifiant linguistique (forme phonétique). Le rébus utilise des identités ou ressemblances formelles (homophonies). Ce procédé a été identifié dans un certain nombre de systèmes d'écriture, et notamment celui de l'écriture hiéroglyphique dans lequel un idéogramme peut être utilisé pour représenter un homophone 141 . Ce phénomène se produit dans nos corpus sous une forme simple qui consiste à utiliser des chiffres ou des lettres pour représenter leur prononciation dans l'activité d'épellation ou de récitation de l'alphabet. Le procédé du rébus ne se soucie pas de la segmentation en unités, un caractère peut représenter la prononciation d'un mot, d'une partie d'un mot ou de plusieurs mots.

Tableau (5-12) – Rébus
bb bébé
pd pédé
ct c'était
gt j'étais
c c'est
c ces
C sait
D des
L elle
K cas
m aime
R air
v vais
g j'ai
J j'y
jm j'aime

Ainsi que le montre le dernier exemple, des combinaisons entre utilisation des lettres comme graphèmes et utilisation comme élément de rébus apparaissent. Il ne s'agit en effet pas de "j'y aime" mais bien de "j'aime" ainsi que l'illustre l'extrait ci-dessous.

‘Extrait du Corpus P7’ ‘*PAI: jm dire ce ke je pense c tout!’

Notes
141.

cf. Berger (1891); Gardiner (1950); Sottas & Drioton (1987), Lambert (1966)