5.1.4.2. Allongements en -euh

On a coutume de distinguer dans la chaîne parlée entre éléments phonématiques (ou segmentaux dans la terminologie américaine i. e. ce qui concerne l'articulatoire) et éléments prosodiques, ou suprasegmentaux (durée, intensité, mélodie). La prosodie est réputée en français porter des indications de segmentation des énoncés, des distinctions de modalités de phrases et jouer un rôle phonostylistique.

Le phénomène ici qualifié d'allongement, marqué dans la graphie des IRC, concerne des propriétés prosodiques. Il s'agit d'allongements en '-euh' et variantes.

‘Extrait du Corpus P2’ ‘*(action): PAF byeuuuuhhhhh lmatchouze m'appelleuuh!’ ‘Extrait du Corpus P5’ ‘*P71: ptaiiiiiiiiiiiin j' arrive pas a lancer mon eggdrop ca m'énerveuuuuuh ’ ‘Extrait du Corpus P4’ ‘*P17: arf mé c vré le P03 y va me piquer pour que j'ai une fuiteuh ’ ‘Extrait du Corpus P6’ ‘*PA8: komment va ma moman ircéenneu

Ce phénomène n'est pas très répandu à travers le corpus. Il intervient en général sur des unités lexicales (vs grammaticales) y compris sur des noms propres et dans nos corpus il se trouve toujours en fin de clause. On peut le mettre sur le compte de "manières de parler", comme de l'indication de l'insistance ou encore d'une émotivité particulière telle que l'énervement, l'agacement.