5.2.3. De l'usage des frimousses

L'inventaire très important de formes rencontrées, tant sur les pages Web, que dans nos corpus, laissait entrevoir l'existence possible d'un système de signes complexe. Toutefois, nous avons été amenées à considérer que les formes les plus fréquemment utilisées, représentant 91% des occurrences, peuvent être réparties en deux classes : formes positives et formes négatives – si on écarte le statut particulier des items xxx et xox.

On note que les formes positives sont en plus grand nombre que les formes négatives (7% du total). Les unités positives dans nos corpus ont essentiellement pour fonction de manifester de la bonne humeur, de la gaieté, et ce surtout dans les séquences d'ouverture. Dans le cours des conversations, elles signalent aussi parfois que le message auquel elles sont associées n'est pas sérieux – elles indiquent alors l'inadéquation du contenu propositionnel à la réalité comme fait revendiqué par l'émetteur du message.

Les formes négatives, moins fréquentes, manifestent de la déception ou tristesse dans les séquences de clôture. Les unités négatives, en dehors des séquences de clôture, quand bien même elles participent de la régulation de l'activité, sont très souvent antiphrastiques.

Les frimousses sont beaucoup utilisées dans les séquences d'ouverture et de clôture, ou, tels les rires, comme régulateurs de l'activité communicative. Moins fréquemment et par imitation du paraverbal, l'utilisation des frimousses dans le corps des conversations est à rapprocher de la notion de modalité. Elle permet de communiquer l'attitude du sujet parlant à l'égard de ce qu'il dit.