7.3.4. Français relâché et verlan

Il est assez difficile de donner des qualificatifs pour des phénomènes linguistiques qui peuvent se présenter chez tout un chacun mais pour lesquels on sait qu'ils paraîtraient incongrus dans beaucoup de situations d'énonciations. La liberté d'expression qui se manifeste sur le net et son caractère informel se répercute dans le vocabulaire. Ainsi, nombre de vocables de nos corpus présentent un très faible degré de formalité. On y rencontre jurons en tous genres et termes équivalents de termes plus formels (doublons) :

merde, merdouille, putain, zut

chiant, chien, chieur, con, conne, pédé, poufiasse, pute, tafiole, tarlouze…

crade sale
déconne plaisanterie
populasse peuple
petiote petite
calbut caleçon
godiot chaussures
bouquin livre
beauf beau-frère
pif, ou paf nez
gnon coup
chicaner ergoter
entuber duper
niquer mettre hors d'usage, détruire

Certains tabous, notamment d'ordre sexuel ou scatologiques sont levés, des unités conversationnelles entières se consacrent à ces thèmes. Certains y voient la conséquence d’une fonction de défouloir qui pourrait être associés aux espaces virtuels du fait de la forme d’anonymat qu’ils permettent. La fréquence de ces termes ne se manifeste pourtant pas dans le vocabulaire global de nos corpus.

On note aussi une présence quoique minime d'éléments de verlan :

zoubis bisous
caifran français
ramps parents
chelou louche (adj)
relou lourd
reum mère
meuf femme
teuf fête
ouf fou (adj)
iech chier

c'est-à-dire des termes qui ont subi une inversion de syllabes, ou pour les mots qui n'en comportent qu'une (en CV) une inversion de sons, et éventuellement une troncation en finale.

Enfin, quelques éléments de parlers jeunes se présentent, dont certains sont d’émergence assez ancienne (ex. cool) :

taf employé comme nom ou verbe, désigne le travail ou l'action de travailler
paf employé comme verbe, désigne l'action de se battre ou de se chamailler

Reste à apprécier la présence d’éléments topolectaux.