8.1.2.1. Auxiliaires, semi-auxiliaires, et fusion de prédicats

Lorsque deux formes verbales se suivent strictement, on est appelé à se demander s'il faut analyser ces formes comme conservant chacune son propre fonctionnement prédicatif ou si les deux formes ne constituent ensemble qu'un seul prédicat.

Pour les formes verbales composées traditionnellement reconnues, la question ne se pose même pas de tenter de les dissocier, nous verrons plus loin les tests qui permettent de l'affirmer. Cependant les phénomènes d'auxiliation reconnus à travers la littérature ne se présentent pas tous aussi clairement.

Pour le français, Benveniste (1974:177) donne, à la suite de Guillaume (1938) et Tesnière (1969), de verbe auxiliaire la définition de base suivante : "il s'agit d'une forme linguistique unitaire qui se réalise, à travers des paradigmes entiers, en deux éléments, dont chacun assume une partie des fonctions grammaticales, et qui sont à la fois liés et autonomes, distincts et complémentaires".

Les verbes auxiliaires seraient donc des verbes qui serviraient d'éléments morphologiques en se combinant avec d'autres formes verbales. Dans cette construction, ils perdraient tout ou partie de leur signification propre.L'auxiliation "consiste en la jonction syntagmatique d'une forme auxiliante et d'une forme auxiliée, ou plus brièvement, d'un auxiliant et d'un auxilié" 263 . L'auxiliation se caractériserait ainsi par une structure en binôme.

Benveniste (1974:179) propose que se cachent sous cette structure trois phénomènes différents et cette caractérisation est à l'origine de beaucoup d'analyses ultérieures. Les trois types d'auxiliation 264 distingués par Benveniste sont : auxiliation de temporalité (1), auxiliation de diathèse (2), auxiliation de modalité (3) 265 , types illustrés respectivement par les exemples (1), (2) et (3) en tant qu'ils s'opposent chacun d'une façon spécifique à il frappe 266  :

‘(1) il a frappé’ ‘(2) il est frappé’ ‘(3) il peut frapper’

Ainsi se caractérise la notion de forme verbale composée : forme qui comporte deux éléments verbaux, l'auxiliant et l'auxilié. L'auxiliant présente à lui seul les caractéristiques morphologiques d'une forme verbale (il porte les marques de temps et de personne 267 ). La forme de l'auxiliation ainsi caractérisée se présente telle que dans le tableau (8-1) :

Tableau (8-1) – Forme de l'auxiliation
Auxiliant Auxilié
forme fléchie d'un verbe forme verbale nominale 268 d'un verbe
(infinitif, participe)

L'observation avancée par Benveniste (1974:177), est que cette forme "se réalise, à travers des paradigmes entiers" et nous comprenons là également que les verbes auxiliants ne présélectionnent pas une classe de verbes particulière. Pour la forme auxiliante, des listes assez importantes se présentent dans les grammaires modernes du français, qui, de plus, procèdent couramment à une distinction entre auxiliaires et semi-auxiliaires. Cette distinction trace une ligne de démarcation entre avoir et être d'une part, et les autres verbes 269 susceptibles d'entrer dans le même type de construction binomiale d'autre part. Ce classement se superpose ainsi à la classification de Benveniste :

Tableau (8-2) – Auxiliaires et semi-auxiliaires
Auxiliaires 270
être, avoir
Semi-auxiliaires
Auxiliation temporelle 271 Auxiliation de diathèse Auxiliation modale 272
Tu as chanté Il est conduit Il peut conduire
Il sera parti Vous êtes pris Tu dois dormir
Vous aviez terminé Nous sommes dévorés Je veux jouer

Les auxiliaires sont distingués des semi-auxiliaires selon la structure de la forme binomiale, ainsi que le présente le tableau (8-3) :

Tableau (8-3) – Structures d'auxiliation
Auxiliaires (être ou avoir)
forme fléchie + participe passé
  Semi-auxiliaires
forme fléchie + infinitif
J'ai fini mon travail.
Nous avons perdu les clefs.
Vous aviez perdu vos clefs.
Il est monté à l'étage.
Il a été tué sur le coup.
(...)
Il doit être sur le chemin du retour
Il peut partir demain
Pierre va finir son travail ce soir
Je viens de voir une étoile filante
Je commence à réfléchir
Pierre a cessé de fumer
(...)

Parmi les verbes qu'on nomme semi-auxiliaires, d'un point de vue sémantique, certains apportent une nuance d'aspect, certains apportent une nuance de temps, et enfin, d'autres apportent une nuance modale.

Tableau (8-4) – Types d'auxiliation
temps aspect modalité
Sophie va rester chez elle
Sophie vient de partir
Il commence à manger
Il finit de laver la vaisselle
Il doit prendre le train
Il peut partir

On remarquera que certaines constructions peuvent avoir plusieurs lectures. En effet, en français, l'auxiliation temporelle de futur périphrastique est parfois ambiguë, ce qui témoigne de son origine. Le verbe aller, dans Sophie va chercher le pain peut aussi bien s'interpréter comme un verbe de mouvement que comme auxiliaire du futur périphrastique.

‘(4) Sophie part chercher le pain. ’ ‘(5) Sophie va chercher le pain. Mais elle ne va pas le trouver.’

Cette ambiguïté est prégnante lorsque l'action dénotée par l'auxilié implique un déplacement de la part de l'agent. En revanche si l'action dénotée est en fait un déplacement de l'agent, il semble que l'interprétation évite le pléonasme et se concentre sur une lecture strictement temporelle.

‘(6) Elle va partir.’ ‘(7) Elle va entrer.’ ‘(8) Elle va voyager.’ ‘(9) Elle va arriver.’

La lecture temporelle est plus probablement levée lorsqu'une spécification de localisation/destination est présente :

‘(10) Elle va chercher le pain à la boulangerie.’ ‘(11) Elle va chercher du travail à Paris.’

Pour le second auxiliaire de temporalité l'ambiguïté ne se présente pas naturellement.

‘(12) ? Elle vient de chercher le pain à la boulangerie.’ ‘(13) ? Elle vient de chercher du travail à Paris.’

Si maintenant on considère les semi-auxiliaires de modalité, le premier écueil réside dans la conception de la notion même de modalité. La conception restreinte, dans la lignée d'Aristote, pose qu'il y a modalité dans le cas où le contenu d'une proposition se trouve modifié par une idée de nécessité, d'impossibilité, de possibilité ou de contingence – position adoptée par Benveniste (1974:187-188), mais à laquelle toutefois ce dernier déroge en présentant aller, et faire, entre autres, au chapitre de l'auxiliation de modalité. La conséquence d'une telle modification est le renforcement ou l'affaiblissement de l'assertion d'une proposition. La conception plus large étend le terme de modalité à tous les cas où le contenu d'une proposition se trouve transformé dans un sens quelconque.

Von Wright (1951:1-2) donne le tableau des modalités suivant :

Tableau (8-5) – Modalités selon Von Wright (1951:1-2)
Alethic Epistemic Deontic Existential
necessary verified obligatory universal
possible - permitted existing
contingent undecided indifferent -
impossible falsified forbidden empty

Les modalités aléthiques sont les modes de la vérité, les épistémiques sont les modes du savoir, les déontiques ceux de l'obligation et les existentielles les modes d'existence.

Un examen rapide de la littérature 273 concernant les modalités permet d'apprécier l'étendue des notions qui sont considérées comme relevant de l'attitude du sujet parlant à l'égard de son énoncé 274 . Le tableau (8-6) recense les principales d'entre elles :

Tableau (8-6) – Diversité des modalités
dénominations domaines exemples d'opérateurs
aléthiques ou ontiques ce qui est, ontologie nécessaire, possible, contingent, impossible
déontiques ce qui doit être, conformément à une règle morale, sociale, conventionnelle obligatoire, permis, interdit
épistémiques le savoir, les croyances savoir, croire
temporelles le temps toujours, parfois, jamais
axiologiques 276 évaluation du contenu propositionnel bien, mal
bouliques 277 la volonté du sujet espérer, craindre, douter...
érotériques 278 questions  

Les listes présentées semblent bien hétérogènes et varient d'un auteur à l'autre. Les semi-auxiliaires modaux les moins contestés sont devoir et pouvoir 279 dans leurs acceptions épistémiques (14b, 15b) et déontiques (14a, 15a).

‘(14) a. Tu peux partir Il t'est permis de partir.’ ‘ b. Il se peut que tu partes.’ ‘(15) a. Il doit partir il est obligé de partir.’ ‘ b. Il se peut qu'il parte.’

Cet aperçu des analyses originelles de suites de formes verbales présente l'intérêt essentiel d'un inventaire. Les distinctions sémantiques entre les différents types d'auxiliations étant posées, la question reste de savoir s'il faut dans tous les cas considérer qu'effectivement les deux formes verbales qui se suivent constituent deux prédicats ou si les deux formes n'en constituent ensemble qu'un seul.

Parmi les séquences recensées, pour une partie, l'ensemble auxiliant-auxilié ne présente pas les caractéristiques syntaxiques qu'on pourrait attendre d'une combinaison de deux termes prédicatifs. Cet ensemble s'analyse alors globalement comme un terme prédicatif unique équivalent à une forme verbale simple issue du lexème identifiable dans l'auxilié.

Ainsi, l'auxiliaire (être ou avoir) n'a aucune valence propre, il est dit servir de support au verbe recteur (auxilié). Les pronoms clitiques du verbe recteur se portent en effet sur l'auxiliaire en (16b) et (17b), qui leur sert de support morphologique. La séquence de verbes forme un seul domaine pour la sous-catégorisation.

‘(16) a. Paul a perdu ses livres.’ ‘ b. Paul les a perdus.’ ‘(17) a. Il est devenu méchant.’ ‘ b. Il l'est devenu.’

On remarque d'autre part que dans l'inventaire de verbes qui se manifestent en première position de la structure binomiale, seuls être et avoir présentent cette dernière caractéristique, c'est à dire seuls les verbes entrant dans la construction manifestant un auxiliant fléchi suivi forme verbale au participe passé 280 , phénomène qu'on dénommera après Creissels (2000c:12;1-10) fusion de prédicats 281 .

Le deuxième type de construction pose problème, le test des clitiques en effet ne permet pas toujours de procéder à la même analyse. De plus, d'autres verbes que ceux mentionnés jusqu'ici apparaissent en tant que premier membre d'une suite verbe fléchi suivi d'un infinitif.

‘(18) Pierre tente de répondre à Marie.’ ‘(19) Pierre semble apprécier tes conseils.’ ‘(20) Il faut courir plus vite.’ ‘(21) Sophie court acheter le pain.’ ‘(22) Pierre fait réparer la moto à Paul.’ ‘(23) Pierre laisse réparer la moto à Paul.’

Les divers tests exposés ci-après permettent de former des groupes de verbes.

Les clitiques ne se placent pas de la même façon que pour les constructions identifiées plus haut comme cas de fusion de prédicats, excepté pour les suites de verbes dont laisser, faire sont les premiers éléments.

‘(24) a. Pierre vient de terminer ses devoirs.’ ‘ b. Pierre vient de les terminer.’ ‘(25) a. Pierre commence à comprendre la leçon.’ ‘ b. Pierre commence à la comprendre.’ ‘(26) a. Jacques doit acheter la maison.’ ‘ b. Jacques doit l'acheter.’ ‘(27) a. Pierre espère acheter des cigarettes.’ ‘ b. Pierre espère les acheter.’ ‘(28) a. Pierre vient acheter des cigarettes.’ ‘ b. Pierre vient les acheter.’ ‘(29) a. Pierre pense réparer la moto demain.’ ‘ b. Pierre pense la réparer demain.’ ‘(30) a. Pierre tente de répondre à Marie.’ ‘ b. Pierre tente de lui répondre.’ ‘(31) a. Pierre fait réparer la moto à Paul.’ ‘ b. Pierre la lui fait réparer.’ ‘(32) a. Pierre laisse réparer la moto à Paul.’ ‘ b. Pierre la lui laisse réparer.’ ‘(33) a. Pierre semble apprécier tes conseils.’ ‘ b. Pierre semble les apprécier.’ ‘(34) a. Il faut réparer la moto.’ ‘ b. Il faut la réparer.’

Le premier groupe, pour lequel nous avons choisi comme représentant venir de, ainsi que le deuxième, le cinquième le huitième et le neuvième groupes, présentent un fonctionnement particulier qui ne permet pas d'identifier l'infinitif comme tête d'une unité phrastique en position de complément 282 alors que cela pourrait être le cas des infinitifs des autres groupes.

‘(35) a. Pierre vient de terminer ses devoirs.’ ‘ b. *Pierre en/le vient.’ ‘(36) a. Pierre commence à comprendre la leçon.’ ‘ b. *Pierre y/le commence.’ ‘(37) a. Jacques doit acheter la maison.’ ‘ b. Jacques le doit.’ ‘(38) a. Pierre espère acheter des cigarettes.’ ‘ b. Pierre l'espère.’ ‘(39) a. Pierre vient acheter des cigarettes.’ ‘ b. *Pierre le vient.’ ‘(40) a. Pierre pense réparer la moto demain.’ ‘ b. ?Pierre le pense.’ ‘(41) a. Pierre tente de répondre à Marie.’ ‘ b. ?Pierre le tente.’ ‘(42) a. Pierre fait réparer la moto à Paul.’ ‘ b. *Pierre le fait.’ ‘(43) a. Pierre laisse réparer la moto à Paul.’ ‘ b. *Pierre le laisse.’ ‘(44) a. Pierre semble apprécier tes conseils.’ ‘ b. Pierre le semble.’ ‘(45) a. Il faut réparer la moto.’ ‘ b. Il le faut.’

Les possibilités d'extraction vont également dans ce sens, ainsi que le présente la série d'exemples ci-dessous.

‘(46) a. Pierre vient de terminer ses devoirs.’ ‘ b. *c'est de terminer ses devoirs que Pierre vient.’ ‘(47) a. Pierre commence à comprendre la leçon.’ ‘ b. *c'est à comprendre la leçon que Pierre commence.’ ‘(48) a. Jacques doit acheter la maison.’ ‘ b. c'est acheter la maison que Jacques doit.’ ‘(49) a. Pierre espère acheter des cigarettes.’ ‘ b. C'est acheter des cigarettes que Pierre espère.’ ‘(50) a. Pierre vient acheter des cigarettes.’ ‘ b. *C'est acheter des cigarettes que Pierre vient.’ ‘(51) a. Pierre pense réparer la moto demain.’ ‘ b. *C'est réparer la moto demain que Pierre pense.’ ‘(52) a. Pierre tente de répondre à Marie.’ ‘ b. ?C'est de répondre à Marie que Pierre tente.’ ‘(53) a. Pierre fait réparer la moto à Paul.’ ‘ b. *c'est réparer la moto que Pierre fait.’ ‘(54) a. Pierre laisse réparer la moto à Paul.’ ‘ b. *c'est réparer la moto que Pierre laisse.’ ‘(55) a. Pierre semble apprécier tes conseils.’ ‘ b. ? c'est apprécier tes conseils que Pierre semble.’ ‘(56) a. Il faut réparer la moto.’ ‘ b. c'est réparer la moto qu'il faut.’

Il en est le cas aussi de la possibilité de faire commuter l'infinitif avec une complétive dont le sujet est 283 ou n'est pas coréférentiel à celui de la phrase supposée matrice.

‘(57) *Pierre vient de que je termine mes devoirs.’ ‘(59) *Pierre commence à que je comprenne la leçon.’ ‘(60) *Jacques doit que j'achète la maison.’ ‘(61) Pierre espère que j'achète la maison.’ ‘(62) *Pierre vient que j'achète des cigarettes.’ ‘(63) Pierre pense que je répare la moto demain.’ ‘(64) *Pierre tente que je réponde à Marie.’ ‘(65) *Pierre fait que je répare la moto.’ ‘(66) *Pierre laisse que je répare la moto.’ ‘(67) *Pierre semble que j'apprécie les conseils.’ ‘(68) Il faut que je répare la moto.’

On note également que la négation n'est pas également possible en deux sites dans tous les groupes et présente des différences sémantiques variables selon les séries.

‘(69) a. Pierre ne vient pas de terminer ses devoirs.’ ‘ b. ? Pierre vient de ne pas terminer ses devoirs.’ ‘(70) a. ? Pierre ne commence pas à comprendre la leçon.’ ‘ b. Pierre commence à ne pas comprendre la leçon.’ ‘(71) a. Jacques ne doit pas acheter la maison.’ ‘ b. Jacques doit ne pas acheter la maison.’ ‘(72) a. Pierre n'espère pas acheter des cigarettes.’ ‘ b. Pierre espère ne pas acheter des cigarettes.’ ‘(73) a. Pierre ne vient pas acheter des cigarettes.’ ‘ b. ?Pierre vient ne pas acheter des cigarettes.’ ‘(74) a. Pierre ne pense pas réparer la moto demain.’ ‘ b. Pierre pense ne pas réparer la moto demain.’ ‘(75) a. Pierre ne tente pas de répondre à Marie.’ ‘ b. Pierre tente de ne pas répondre à Marie.’ ‘(76) a. Pierre ne fait pas réparer la moto à Paul.’ ‘ b. *Pierre fait ne pas réparer la moto à Paul.’ ‘(77) a. Pierre ne laisse pas réparer la moto à Paul.’ ‘ b. *Pierre laisse ne pas réparer la moto à Paul.’ ‘(78) a. Pierre ne semble pas apprécier tes conseils.’ ‘ b. Pierre semble ne pas apprécier tes conseils.’ ‘(79) a. Il ne faut pas réparer la moto.’ ‘ b. Il faut ne pas réparer la moto.’

D'un point de vue syntaxique, si deux formes verbales répondent aux critères mentionnés ci-dessus pour reconnaître le phénomène de fusion de prédicats, bien qu'en structure sous-jacente deux unités phrastiques puissent être postulées, on n'en comptera pour notre part qu'une seule. En dehors des formes verbales composées, nous l'avons vu, sont également concernées les structures causatives et certains autres verbes, qui peuvent ou non présenter la construction tels que laisser, voir. Toutefois des différences de comportements se manifestent par rapport aux auxiliaires de temps 284 . Sont également analysés comme des cas de prédicat complexe la série de verbes qualifiés de semi-auxiliaire de temps et d'aspect, ainsi que les semi-auxiliaire modaux devoir et pouvoir 285 , penser 286 et savoir ; les verbes de mouvement aller, venir, ainsi que entendre et envoyer.

D'un strict point de vue syntaxique, les autres cas mentionnés ici devraient faire l'objet de deux clauses.

Notes
263.

Benveniste (1974:179-193).

264.

La littérature retient souvent seulement deux de ces types : auxiliation de temporalité, et de modalité.

265.

Benveniste (1974:187) la définit comme "assertion complémentaire portant sur l'énoncé d'une relation". Elle n'aurait que deux modes au point de vue linguistique : possibilité et nécessité, représentés respectivement par pouvoir et devoir.

266.

Benveniste (1974:179).

267.

Benveniste (1974:183) insiste sur le fait que "l'auxilié […] n'est pas seulement le sémantème ; il est aussi porteur d'une partie de la fonction grammaticale. Car enfin le rôle de sémantème dans le syntagme n'exigeait pas la forme spécifique du participe passé."

268.

Nous avons choisi de combiner verbale et nominale pour bien marquer qu'il s'agit d'une forme verbale et non d'une simple forme nominale d'un verbe.

269.

La liste des verbes tenus pour des semi-auxiliaires varie selon les auteurs.

270.

Il faut noter, que si dans certaines langues, il est possible de considérer l'auxiliaire comme un type particulier de verbe à montée du sujet, ce n'est pas le cas des verbes êtres et avoir en français si on maintient le principe selon lequel "les clitiques pronominaux objet et datif s'affixent au verbe dont ils représentent un complément" Creissels (2000c:12;9).

271.

L'auxiliation temporelle marque toujours un passé.

272.

Benveniste (1974:187-192) distingue les modalisants de fonction devoir et pouvoir, et les modalisants d'assomption aller, falloir, désirer, espérer, savoir, faire "selon qu'ils ont exclusivement ou non la construction avec l'infinitif auxilié."

273.

Brunot (1922), Confais (1995), Guillaume (1929), Bally (1965), Le Querler (1996), David, J. & G. Kleiber (eds) (1983), Martin (1987), Palmer (1986), etc.

274.

D'après la définition de Bally (1965).

275.

d'après Gardies (1979).

276.

du grec αξία,-ας, valeur, prix – d'après Bailly (1935).

277.

du grec βούλομαι, vouloir, désirer – d'après Bailly (1935).

278.

du grec ερωτάω-ω, interroger – d'après Bailly (1935).

279.

Sueur (1979), Fuchs (1989).

280.

Des constructions présentant un verbe fléchi suivi d'un infinitif que nous exposons plus loin entrent dans cette catégorie (voir, laisser, faire).

281.

Clause union, ou clause reduction sont les termes anglais proposés par la grammaire relationnelle -initiée par Perlmutter et Postal dans les années 70 – pour ce phénomène cf. Aissen & Perlmutter (1983), Blake (1990:104-130). La littérature – Edmonds (1978), Abeillé, Godard & Sag (1998), Abeillé, Godard (à paraître) – utilise également le terme de prédicat complexe. On trouvera une présentation claire de ce phénomène dans différentes langues dans Givón (2001:39-90) qui postule que cette construction présente un isomorphiste entre les niveaux syntaxiques et sémantiques qui respectivement opèrent à une intégration phrastique et à une intégration d'événements.

282.

Argument du premier verbe.

283.

Afin de ne pas encore alourdir cette série d'exemples, la forme présentant des sujets coréférentiels n'est pas présentée. Elle devrait en effet être étoilée dans les mêmes cas.

284.

Cf. Abeillé, Godard & Sag (1998).

285.

vouloir sera considéré comme élément prédicat complexe dans des cas particuliers seulement – lorsqu'il est combiné avec dire par exemple.

286.

Lorsqu'il est construit directement.