8.5. Conclusion

Ce chapitre nous a permis de qualifier la syntaxe dans les IRC au niveau des structures phrastiques. Les structures complexes sont reconnues comme caractéristiques du type de texte. Nous avons observé, évidemment, dans nos corpus que les structures complexes sont en nombre restreint par rapport à ce qu'on pourrait attendre d'un corpus écrit prototypique. En ce qui concerne ces structures, d'un point de vue qualitatif, nous avons pu remarquer également que l'inventaire des morphèmes subordonnant qu'il se conforme à ce qu'on rencontre pour l'oral en face à face (cf. inventaire des pronoms relatifs, des conjonctions et locutions conjonctives). De même, les places syntaxiques des structures enchâssées respectent les tendances rencontrées pour l'oral (peu de complétives nominales ; peu de complétives sujet ; proportion importante d'adverbiales ; etc.). La tendance pour les positions syntaxiques des structures enchâssées est également similaire à celle de l'oral (peu de structures enchâssées provoquent une interruption de la phrase matrice ; préférences d'enchâssement à droite ou à gauche en fonction des types sémantiques).

Au niveau des types de phrases, nous avons remarqué qu'ils sont tous présents, dans des proportions différentes mais proches de celles rencontrées pour l'oral en face à face, les particularités se portant essentiellement sur les interrogatives et les déclaratives. La question qui se pose à cet égard est de savoir quelles sont les stratégies mises en place pour pallier la contrainte du canal/média. Les locuteurs emploient de nombreuses structures typiques de l'oral et habituellement reconnues pour être soutenues par la prosodie (notamment les structures sans marqueur d'enchâssement).

L'examen des structures syntaxiques phrastiques montre ainsi que la syntaxe dans les IRC est fortement similaire à celle de l'oral, malgré la différence de chenal et donc l'impossibilité de recourir à des moyens prosodiques. Évidemment, la fréquence des structures sans verbe renforce cette conclusion.Les structures fréquentes sont en effet soit également fréquentes à l'oral, soit typiques de l'oral. Nous pensons que l'interprétation des énoncés dans les IRC requiert plus de recours aux connaissances extralinguistiques (contexte, situation, inférences sur les intentions d'autrui…) que les autres interactions verbales parlées. On note sporadiquement des structures qu'on ne s'attendrait pas à trouver dans des textes spontanés, mais nous les expliquons par le fait que les IRC permettent d'échapper à la contrainte temporelle et donc quelquefois, de planifier le discours.