a. Les fripiers du sud des Halles

Résidant dans la rue du Siège aux Déchargeurs, Guillaume le Béguin vivait dans un quartier qui était marqué au début du XIVe siècle par une forte concentration d’artisans qui exerçaient le même métier que lui. Sur 326 fripiers recensés à Paris entre 1292 et 1313, 139 habitaient dans la même rue que Guillaume ou dans les voies avoisinantes : les rues de la Charronnerie, la Ferronnerie, Saint Opportune, la Cordonnerie, Baudouin Prengage, Roland l’Avenier, Male Parole, et la Place aux Porceaux. 322 Ces commerçants formaient donc un milieu social et professionnel bien serré, grâce auquel bon nombre de personnes semblent avoir connu les bonnes femmes.

A ce propos, prenons l’exemple des beaux-frères d’Isabelle De La Mare, dont nous avons démontré qu’ils résidaient dans ce quartier et qu’ils exerçaient le métier de fripier. Il est donc indubitable que les « De La Mare » avaient des rapports proches avec Guillaume Le Béguin. Deux autres contribuables, Guillaume et Laurent de la Mare, exerçaient aussi le métier de fripier et vivaient dans les rues de la Ferronnerie et de la Charronnerie. 323 Aucune mention n’est faite de ces deux artisans dans le registre de l’hôpital, mais vu leurs professions et lieux de domicile, ils étaient probablement des proches parents de Geoffroy et de ses frères. Aussi est-il évident qu’une sociabilité qui s’était développée grâce au travail et à la famille fit connaître les bonnes femmes à Isabelle de la Mare.

Plan 3 : Le quartier au sud des Halles
Plan 3 : Le quartier au sud des Halles

Notre hypothèse concernant le rôle central des fripiers de ce quartier est confortée par des indices concernant le recrutement de bonnes femmes et de bienfaiteurs qui n’appartenaient pas au métier, mais qui étaient voisins ou parents de ces artisans. Il se trouve, par exemple, qu’une héritière de Martin de Chartres se rendit à l’hôpital. 324 Virolier, Martin résidait dans la rue Roland L’Avenier, qui rejoignait la rue du Siège aux déchargeurs. De plus, deux fripiers, nommés Raoul et Thomas de Chartres, habitaient près de Martin, dans la rue de la Ferronnerie. 325 Il semblerait donc que Martin ait connu les Haudriettes grâce à des membres de sa famille qui appartenaient au métier des fripiers. La conservation d’un acte relatif à Simon Borran, tavernier dans la rue de la Charronnerie, atteste que sa femme ou l’une de ses filles devint une bonne femme. 326 Etant donné son lieu de résidence, Simon aussi a dû connaître les bonnes femmes grâce à des rapports de voisinage.

Au même titre, il convient à nouveau de citer Alice, « femme séparée » de Michel Charles, baudrier. Nous avons appris, par un acte de donation fait par Alice au profit de l’hôpital en 1370, qu’elle était une bonne femme. 327 Nous rappelons que, douze ans avant, elle avait donné deux rentes perçues sur des maisons situées dans la rue de la

Charronnerie à Simmonet de Dampmartin, fils de Jean de Dampmartin. 328 Ce don laisse penser qu’il existait, sinon une relation de parenté, du moins un rapport affectif, entre Alice et Simmonet. Il se trouve aussi que deux fripiers, nommés Renaud et Pierre de Dampmartin, résidaient dans la rue de la Charronnerie et dans la rue de la Ferronnerie au début du XIVe siècle. 329 Ces deux artisans représentent donc la deuxième branche de la famille « de Dammartin », dont les membres habitaient dans la paroisse de Saint Germain l’Auxerrois et exerçaient les métiers de fripier et de cordonnier. 330 Aussi se peut-il que Michel Charles aient eu des rapports professionnels avec les « De Dammartin » : en tant que baudrier, il travaillait avec la même matière première que les cordonniers et se serait donc servi de techniques similaires. 331 Ainsi, le cas d’Alice Charles confirme la place, non seulement des relations de quartier, mais aussi des connaissances professionnelles dans la politique de recrutement de l’hôpital.

L’entrée d’Agnès la Harchière dans l’entourage de l’hôpital met aussi en relief l’importance des rapports de voisinage. Grâce à l’intervention d’Agnès, sa chambrière, Belon de Borran, se rend à l’hôpital en 1341. 332 Comme les autres bienfaiteurs cités dans les dernières pages, Agnès habite dans le quartier qui nous intéresse. Son mari, Jacques Harchier, est en effet recensé en tant que contribuable sur la place aux Porceaux en 1292 et dans la rue pendant les années suivantes. 333

Les sources fiscales ne font aucune mention du père d’Agnès, Bernard Hecelin, mais elles attestent la résidence dans les rues du Siège aux déchargeurs et Thibaud-aux-dés des contribuables appartenant probablement à sa famille : Jean, Bertaut et Nicolas Hecelin. 334 La rue Thibaud-aux-dés constituait la prolongation de la rue Renier Bourdon, traversait la rue Saint Germain l’Auxerrois et aboutissait enfin aux bords de la Seine. 335 Elle était donc proche du quartier des fripiers mais ne rejoignait pas les rues où habitaient ces artisans. Cependant, certains indices nous conduisent à penser que les fripiers et leurs voisins étaient en contact avec les résidents de la rue Thibaud-aux-dés : notamment, Guillaume le Béguin, ainsi que la famille « de la Mare », y possédait des biens. 336 Il semblerait donc qu’Agnès et, grâce à elle, Belon de Borran, aient connu les bonnes femmes par le biais des fripiers ; non que leurs parents aient appartenu à ce métier, mais parce qu’elles vivaient dans le quartier où les résidences de ces artisans étaient concentrées.

Vu le nombre de personnes qui semblent avoir connu l’hôpital grâce à leurs rapports avec les fripiers, nous pouvons conclure que les bonnes femmes étaient bien connues de ces artisans. Cette conclusion permet de discerner le milieu social d’autres bonnes femmes et d’autres bienfaiteurs sur lesquels les archives de l’hôpital ne nous fournit que des renseignements épars. La comparaison des noms de ces individus avec ceux des fripiers vivant au sud des Halles entre 1292 et 1313 révèle en effet des correspondances significatives. Les résultats de cette comparaison se présentent dans le tableau suivant, où sont réunis les noms des fripiers recensés dans les rôles de la taille et les noms des bonnes femmes et des bienfaiteurs de l’hôpital, relevés des sources du XIVe siècle. 337

Tableau 3 : Les fripiers du sud des Halles et les bonnes femmes
Bonnes femmes Bienfaiteurs Date de la mention Fripiers
(1292-1313)
Lieux de résidence
CHARLES, Alice (femme de Michel Charles, baudrier)   1357, 1370 Pierre de Dammartin

Renaud de Dammartin
r. de la Ferronnerie


r. de la Charronnerie
DE LAIGNY Jeanne   Après 1370 Pierre de Laigny r. de la Charronnerie
DE MEAUX Marie   1348 Gérard de Meaux,
Nicolas de Meaux
Place aux porceaux, r. de la
Charronnerie
DE REIMS Constance
DE REIMS Eremboug
1389
1338
Nicolas de Reims r. de la Charronnerie
DE SAINT MARTIN Gile   1371 Jean de Saint Martin r. de la Ferronnerie
L’ANGLAISE Martine   1348 Jean l’Anglais
David l’Anglais
Henri l’Anglais
Pierre l’Anglais
r. de la Charronnerie
r. de la Charronnerie
r. du Siège aux déchargeurs
Place aux porceaux

Ce tableau présente donc les noms des « bonnes femmes », et de l’unes de leurs bienfaitrices, les dates des documents que les évoquent, les noms des fripiers recensés dans les registres fiscaux et les rues où ils furent recensés. Nous avançons l’hypothèse selon laquelle les bonnes femmes, la bienfaitrice et les fripiers ayant les mêmes surnoms étaient des mêmes familles. Certes, un surnom commun ne peut pas toujours être pris pour un signe de parenté entre les personnes qui le portent. Le cas des « De La Mare » atteste toutefois que la présence d’autres liens, de caractère professionnel ou résidentiel par exemple, permet de conforter l’indice fourni par le surnom. L’appartenance à l’entourage de la même communauté religieuse peut aussi constituer un tel lien. Les travaux sur les relations entre les laïcs et les religieux au Moyen-Age ont en effet écarté tout doute à l’égard de l’importance des alliances entre familles, lignages et couvents. 338

Il n’est donc pas trop risqué de supposer que des personnes proches de la même communauté, les fripiers et les bonnes femmes qui avaient les mêmes surnoms, étaient des mêmes familles.

Notre hypothèse pourrait aussi paraître discutable en raison des nombreuses années qui s’écoulèrent entre les dates des rôles de la Taille et celles des documents provenant du fonds de l’hôpital. Pourtant, ces documents ne témoignent pas de la réception des bonnes femmes, mais plutôt de leur représentation de la communauté à un moment où elles en étaient membres. Aussi se peut-il que les femmes aient été reçues avant les dates fournies dans le tableau.

Il ne serait donc pas exclu que les bonnes femmes reçues dès 1348, Martine L’Anglaise et Marie de Meaux, aient été contemporaines des fripiers ; en effet, une période d’une cinquantaine d’années sépare le recensement des beaux-frères d’Isabelle de la Mare dans les rôles de la taille et la date à la quelle elle fonda sa chapellenie et fit sa donation aux Haudriettes (1344-1345). 339 Une durée de peu inférieure (une quarantaine d’années) sépare le recensement du fripier Nicolas de Reims et l’année 1338, date à laquelle Erembourg de Reims donna une rente de 10 livres parisis aux bonnes femmes, moyennant la célébration de son anniversaire. 340 Etant donné le caractère de son don, il est probable qu’Erembourg se rapprochait de la fin de sa vie à cette époque. Ainsi, nous pouvons en déduire la contemporanéité des deux personnes.

Même si cette contemporanéité n’était pas plausible, l’appartenance des personnes évoquées dans le tableau ci-dessus à la même famille ne serait pas impossible. La mention de Constance de Reims, devenue bonne femme dès 1389, démontre en effet que l’alliance entre sa famille et l’hôpital dura pendant plusieurs générations. D’autres alliances avec certaines familles marquèrent l’entourage des bonnes femmes tout le long du XIVe siècle. De plus, cette stabilité ne semble pas avoir été complètement ébranlée par les désordres du siècle suivant. Le tableau dressé ci-dessous regroupe les bonnes femmes et bienfaiteurs ayant les mêmes surnoms et précise les dates des documents, provenant du fonds de l’hôpital, dans lesquels ils sont nommés. Comme les individus figurant dans le tableau suivant étaient liés, et par des surnoms communs, et par leurs attaches à la même communauté, il est probable qu’ils appartenaient aux mêmes familles. 341

Tableau 4 : Continuité dans l’entourage de l’hôpital 
Bonnes femmes Dates des mentions Bienfaiteurs
DARDANE Agnesot 1371  
DARDANE Jehanne 1371  
DE BANNEVILLE Philippe 1348-49, 1380  
DE LAÎTRE Jeanne 1348, 1349, 1375  
DE LAÎTRE Pernelle 1375  
DE LORRAINE Jacqueline 1380  
DE LORRAINE Thomasse 1389  
DE LOURME Marie 1349  
DE LOURME Chasse 1397  
DE TROYES Eveline 1371  
DE TROYES Marguerite 1421-1451  
DES HAIES Marie 1338, 1380  
DES HAIES Perrette 1380, 1389  
DU BOIS Erembourg (femme de Jehan du Bois) 1305  
DU BOIS Jacqueline 1348  
DU BOIS Nicole (femme de Hemon du Bois) 1357  
DU BOIS Plaisance 1393, 1397  
LA BOURELLE Martine 1327, 1348  
  1334 Clémence la Buissonne, Pierre Vincent
LA BUISSONNE Clémence 1367  
LA CHAGRINE Alice 1348  
  1367 Pierre Chagrin
LA CHAPELIÈRE Ermengon 1309, 1313, 1320  
LA CHAPELIÈRE Jeanne 1309, 1324  
LA CHAPELIÈRE Jeanne (femme de Robert le Chapelier) 342 1332, 1334  
LA CIRIÈRE Jeanne 343 1319  
LA CIRIÈRE Catherine 1369, 1371  
LA DURANDE Sédillon (fille de Jean Durant) 1342  
LA DURANDE Jeanne 1389  
 
1335
Agnès, femme de :
1) Guillaume des Mailles
  1387 2) Robert le François
LA FRANÇOISE Alice 1380, 1389  
LA FRANÇOISE Jeanne 1449, 1451  
LA MAQUERELLE Marie 1315, 1327  
LA MAQUERELLE Jeanne 1348  
LA MORELLE Gille 1348  
LA MORELLE ?, femme de Pierre Morel 1354 Pierre Morel de Rungis
LA MORELLE Jehanne 1411, 1439-1449  
LA PETITE Jeannette 1348  
LA PETITE Nicole 1380  

Ce tableau met en évidence une stabilité considérable dans l’entourage de l’hôpital. A en juger par les longues années qui séparent la plupart des références aux bonnes femmes ayant les mêmes surnoms, les familles qui appartenaient à l’entourage de l’hôpital restaient en contact avec la communauté pendant de longues périodes, parfois aussi longues qu’une cinquantaine d’années, voire un siècle. Ce contact prolongé résulta de multiples facteurs. D’abord, une fois reçues dans l’hôpital, certaines femmes, telles que Philippe de Banneville, Jeanne de Laître, Martine la Bourelle et Jehanne la Morrelle, y restèrent pendant plusieurs décennies.

D’autres femmes semblent avoir connu la communauté dans un premier temps quand elles étaient mariées, une connaissance qui est souvent signalée par une transaction immobilière. Or, la réception de ces femmes dans l’hôpital en tant que bonnes femmes n’eut lieu qu’au bout de plusieurs décennies, après les décès des maris. Ainsi, en 1334 Clémence la Buissonne, avec son père Pierre Vincent, donne aux Haudriettes deux rentes annuelles égales à 50 sous. 344 Son mari étant mort dès 1365, elle devient une bonne femme quelques temps après cette date-ci, peut-être en 1367, date à laquelle elle confirme, encore avec son père, sa donation originelle. 345 Il en va de même pour Marie des Haiës. En 1338, Marie et son époux vendent une maison située en face de l’hôpital à Raoul le Peure, alors gouverneur et procureur des bonnes femmes. 346 Or, ce n’est qu’en 1380 que Marie est citée pour la première fois en tant que membre de la communauté. 347

La continuité au sein de l’entourage des Haudriettes se manifeste également par l’intégration de personnes nées dans la même famille en générations successives. Aussi voit-on souvent qu’une bonne femme ou un bienfaiteur avait le même surnom qu’un autre individu qui interviendrait bien antérieurement dans l’histoire de l’hôpital. Ainsi, Guillaume des Mailles et sa femme Agnès font une première donation à Raoul le Peure, gouverneur de l’hôpital, en 1335, puis cette même Agnès et Robert le François, son mari en deuxièmes noces, confirment et modifient cette donation. 348 Enfin, Alice la Françoise, une parente de Robert, participe à des actes fonciers, avec les autres bonnes femmes appelées à représenter l’hôpital, en 1380 et 1389. 349

Citée durant une centaine d’années, la famille « Morel » fait preuve d’une fidélité exceptionnelle envers les Haudriettes. Leur première représentante, Gille, est évoquée en tant que membre de la « plus grande et saine partie » des bonnes femmes en 1348. 350 Ensuite, Pierre Morel de Rungis lègue une rente de 20 sous à l’hôpital en 1354, à condition que sa femme soit reçue en tant que bonne femme et qu’elle possède la rente en usufruit pendant sa vie. 351 Jeanne la Morelle est une bonne femme de l’hôpital pendant une quarantaine d’années, de 1411, date à laquelle elle est reçue, jusque vers 1449, date à laquelle elle est maîtresse de l’hôpital. 352

Il est donc clair que l’hôpital entretenait des relations avec les mêmes familles pendant plusieurs générations. Cette stabilité nous permet d’écarter le doute concernant la parenté qui existait entre les bonnes femmes et les fripiers qui portaient les mêmes surnoms, doute qui était suscité par l’intervalle entre les dates des documents dans lesquels ils sont évoqués. L’affirmation de cette parenté permet de percevoir l’implantation de l’entourage de l’hôpital dans des quartiers plus ou moins éloignés du sud des Halles.

Notes
322.

Voir infra, le Plan 3, p. 104 ; le recensement des fripiers dans les rôles de la Taille est présenté dans l’Annexe 2, ci-joint. Je remercie Caroline Bourlet, de la Section Diplomatique de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, qui m’a permis d’accéder à sa base de données numérisée. Cet outil contient l’intégralité des données sur les contribuables de 1292 à 1313, ce qui m’a permis de rechercher et d’extraire rapidement les informations relatives aux fripiers.

323.

1298, fol. 105 (Laurent et Guillaume) ; 1299, fol. 171 (Laurent) ; 1313, fol. 13 (Guillaume.)

324.

Voir l’Annexe 3, DE CHARTRES, I.

325.

Raoul : 1298, fol.99 ; 1299, fol.157 ; 1300, fol. 236. Thomas : 1292, 9v ; 1298, fol.99v ; 1299, fol.157v ; 1300, fol. 236.

326.

Voir l’Annexe 3, LA BORRANE, I.

327.

AN S*4634 fol. 98v (ppppp).

328.

Ibid., fol. 89 (ccc).

329.

Voir l’Annexe 3, CHARLES, II, 3-4.

330.

Cette branche est à distinguer des parents de l’échevin Geoffroy de Dammartin, évoqués ci-dessus (voir p. 16.) Rappelons-nous en effet que la branche échevinale de la famille appartenait à la paroisse de Saint Jacques. Les membres de la famille habitant cette paroisse se distinguaient aussi de leurs cousins par leurs activités professionnelles : l’épicerie et la mercerie (BOVE, Dominer la ville…, t. III, p. 1004.)

331.

René DE LESPINASSE, éd. Les Métiers et corporations de la ville de Paris, t. 3, Paris, 1897, p. 320 et suiv.

332.

Annexe 3, DE BORRANE, I et II.

333.

Le lien conjugal entre Jacques et Agnès est évoqué dans un acte relatif à l’exécution du testament du père de celle-ci (AN S *4634, fol. 96v, eeeee). Sur l’apparition de Jacques dans les rôles de la Taille, voir 1292, fol. 9 ; 1296, fol. 3 et 1297, fol. 40.

334.

Sur la filiation d’Agnès, voir la note précédente. Tous les trois Hécelin figurent dans le registre fiscal 1297, fol. 40.

335.

Voir le Plan 2, supra, p. 97-98

336.

Guillaume et Bernard de Pailly y acheta une maison en 1313 (AN S *4634, fol. 88, yy). Selon son contrat de mariage, Geoffroy de la Mare assigna 60 livres de rente annuelle, dont 15 livres perçus sur une maison dans la rue Thibautodé, et 15 livres, dont une part fut perçue sur une autre maison au même endroit (Ibid., fol. 92v, eeee). Ces biens semblent avoir été des héritages, car ils sont évoqués une deuxième fois dans un acte selon lequel les héritiers d’Alexandre mirent en application les termes du contrat en donnant les rentes en question à Isabelle (Ibid., fol. 98, nnnnn).

337.

Sur les références concernant toutes les personnes évoquées dans ce tableau, voir l’Annexe 3, dans les rubriques correspondant aux surnoms des femmes mentionnées.

338.

Les rapports entre les familles aristocratiques et les communautés religieuses ont été examinés surtout dans le cadre des nombreuses études régionales sur les transformations économiques, sociales et politiques qui se produisirent entre la période carolingienne et le Bas Moyen-Age ; voir, par exemple, Georges DUBY, La société aux XI e et XII e siècles dans la région mâconnaise, Paris, 1953 ; Robert FOSSIER, La terre et les hommes en Picardie jusqu’à la fin du XIII e siècle, Paris, 1968 ; Elisabeth MAGNOU-NORTIER, La société laïque et l’Eglise dans la province ecclésiastique de Narbonne, zone cispyrénéenne, de la fin du VIII e à la fin du XI e siècle, Toulouse, 1974 ; Pierre BONNASSIE, La Catalogne : du milieu du X e à la fin du XI e siècle : croissance et mutations d’une société, Toulouse, 1975-1976 ; Dominique BARTHÉLEMY, La société dans le comté de Vendôme : de l’an mil au XIV e siècle, Paris, 1993. Certains historiens anglo-saxons ont poursuivi cette piste en ciblant plus directement la question de l’aspect social de ces rapports ; voir Constance BOUCHARD, Sword, Miter and Cloister : Nobility and the Church in Burgundy, 980-1198, Ithaca, NY, 1987 ; Barbara ROSENWEIN, To Be the Neighbor of Saint Peter : the Social Meaning of Cluny’s Property, 909-1049, Ithaca, NY, 1989 ; Penelope

JOHNSON, Prayer, Patronage and Power : The Abbey of La Trinité, Vendôme, 1032-1187, New York, 1981.

339.

Voir supra, p. 92-93.

340.

AN S*4634 fol. 73vo (gg).

341.

Pour les références qui permettent d’étayer les informations présentées dans ce tableau, voir l’Annexe 3, dans les rubriques correspondant aux surnoms des femmes mentionnées. .

342.

De fait, Jeanne n’est jamais désignées comme « Jeanne la Chapelière », mais toujours comme « Jeanne, femme de Robert le Chapelier. » Nous lui avons portant donné le surnom de son mari dans ce tableau et dans l’Annexe 3 pour faciliter le classement des données.

343.

Encore, Jeanne n’est jamais désignée dans les sources par le surnom de son mari, mais nous l’avons fait ici, tout comme nous l’avons fait pour Jeanne « la Chapelière. »

344.

AN S*4634 f. 143r (qq).

345.

Ibid., f. 152v (bbbbb).

346.

Ibid., fol. 116vo (mm).

347.

AN S 4630, dossier no 9, 28 mai 1380.

348.

AN S*4634 fol.46 (d), fol. 46vo (c) 3 juillet 1387).

349.

AN S 4630, dossier no 9, le 28 mai 1380 ; AN S 4624, dossier no 5, le 11 janvier 1389.

350.

AN S 5074A, liasse 69, no 31, 23 aout 1348

351.

AN S 4633B, no 5.

352.

Sur l’ensemble des actes concernant Jeanne, voir l’Annexe 3, LA MORELLE, I, 3.