I. La mémoire des fondateurs

a. Les « Haudry »

Nous proposons d’examiner en premier les comportements des membres de la famille Haudry. Ce choix a été déterminé essentiellement par l’appartenance de cette famille à la bourgeoisie échevinale, ce qui distingue les « Haudry » de Jean Roussel et de Constance de Saint Jacques, les deux autres fondateurs dont nous pouvons étudier la démarche. Nous avons déjà observé que les « Haudry » gardèrent une certaine distance par rapport aux bonnes femmes : aucune femme de la famille ne se rendit à l’hôpital, malgré les longs veuvages de certaines, notamment Béatrice, femme de Gilles, fils aîné d’Etienne Haudry, et Marie La Gossequine, deuxième femme d’Etienne Haudry. 620 Donc, la question se pose de savoir si cette distance se manifesta dans les dons faits par les membres de la famille.

Notes
620.

Gilles est déjà mort au moment de la fondation de l’hôpital, comme en témoigne l’acte relatif au transfert de son corps à la sépulture familiale dans la chapelle (1306) ; voir infra, n18. Sa veuve est toujours vivant en 1318, date à laquelle elle fait une donation aux bonnes femmes (AN *4634, fol. 121, ooo.) L’intervalle entre les dates des testaments d’Etienne Haudry (1313) et de Marie La Gossequine (1350) atteste la longeur du veuvage de celle-ci ; à ce propos, voir aussi infra, chapitre 6, p. 288.