III. L’affirmation du monachisme traditionnel

Comme en témoignent tous les auteurs que nous avons cités dans notre premier chapitre, le principe selon lequel les femmes devaient rester dans la sphère domestique, où elles étaient soumises à l’autorité masculine, sous-tendait toutes les idées et pratiques relatives au rôle social et religieux de la femme dans la société médiévale. C’est ce principe qui semble avoir déterminé la suppression des formes de vie religieuse féminine qui déviaient trop du cénobitisme traditionnel : vivant dans une communauté sous une règle, les moniales restaient à l’écart de la vie publique, domaine des hommes, et pouvaient être facilement surveillées par le clergé et par leurs familles. Le cénobitisme était donc la forme de vie religieuse qui se conformait le mieux aux conventions qui déterminaient la place de la femme dans la société. Nous verrons que le sort des communautés de « bonnes femmes » fondées à Paris atteste le caractère incontournable d’une évolution vers ce modèle.